
Cet éventail de terres posé sur la mer mesure 34 km ouest-est et 20 nord-sud. Il est composé de trois grandes îles : l’Ilha de Orangozinho à l’est, l’Ilha Bubaque au centre et l’Ilha de Orango, la plus grande, à l’ouest. Celles-ci appartiennent à l’archipel des Bijagos qui comprend une centaine d’îles, dont une dizaine sont habitées.
Nous sommes là en Afrique de l’Ouest, sur le littoral de la Guinée-Bissau. Le site est exceptionnel : il correspond à l’ancien delta du Rio Gueba. Large de 175 km et s’avançant de 100 km dans l’océan, il est décomposé en une multitude d’îles et d’ilots dont l’île de Bolama-Bijagos est la plus avancée dans la mer.
A fleur d’eau, ces îles se déploient dans un milieu largement amphibie. Le jeu des marées, comme ici sur l’image, découvre un vaste estran composé souvent de bancs de sable blanc, et anime le réseau des vastes chenaux qui divisent et unifient les îles en un vaste éventail. Si les plus hautes terres sont couvertes par une savane, de couleur brune, les zones amphibies sont largement occupées par de très vastes mangroves, de couleurs vertes. La distinction entre les niveaux d’altitude, les milieux et les formations végétales est assez nette. Les rares populations résidentes se localisent dans de petits hameaux sur les plus hautes terres.
Les processus d’érosion et d’accumulation sont aussi spectaculaires. Les jeux du fleuve et de la mer brassent une forte charge sédimentaire qui détermine en partie les différentes teintes des bleues. Au sud et au sud-ouest de l’Ilha de Orango, les constructions d’accumulation dunaires sont particulièrement importantes.