Wallis et Futuna - Les îles de Futuna et Alofi : un petit archipel au cœur du Pacifique Sud

Au cœur de l’océan Pacifique au contact des aires mélanésienne et polynésiennes, les îles Horn - composée de Futuna et Alofi - appartiennent à la collectivité d’Outre-Mer de Wallis et Futuna. Située à plus de 16 000 km de la France métropolitaine, elle est comprise entre Tuvalu au nord, les Fidji au sud-ouest et les Samoa à l’est. Ce statut territorial spécifique permet à Futuna le maintien de deux royaumes coutumiers polynésiens aux fortes spécificités. Face à des contraintes fortes (isolement, côte récifale, cyclones, séismes), l’organisation de l’espace juxtapose plusieurs clés de lecture : pôle de Leava/ couronne villageoise, intérieurs/littoraux, Futuna/Alofi non peuplée...
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Légende de l’image

Cette image des îles de Wallis et Futuna, territoires français d'outre-mer dans l'océan Pacifique, a été prise par un satellite Pleaides le 10 avril 2015.
Il s’agit d’une image en couleur naturelle, de résolution native à 0,70m, ré-échantillonnée à 0,5m. En savoir plus

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Repères géographiques

Présentation de l’image globale

Un archipel montagneux au cœur de l’océan Pacifique Sud

L’archipel d’Horn : des iles au cœur du Pacifique Sud

Si elle est peuplée dès 800 av JC, Futuna et Alofi sont dénommées « îles Horn » en mémoire du village natal des Pays-Bas des premiers navigateurs européens à atteindre ses côtes en 1616, Schouten et Lemaire. Le territoire de Futuna devient en 1887 un protectorat français. De 1890 à 1900, la France fut en compétition avec l’Angleterre pour son contrôle. Les Anglais étant présents à Fidji, l’administration française voulu contrôler un pion bien placé dans le Pacifique central.

Suite au référendum du 27 décembre 1959 - pour lequel la question posée était : « Désirez- vous que les îles Wallis et Futuna fassent partie intégrante de la République Française, sous la forme d’un territoire d’Outre Mer ? », le « Oui » l’emporte massivement. L’archipel devient un TOM et les Futuniens accèdent à la nationalité française. Depuis 1995, Wallis et Futuna constituent une « collectivité d’outre-mer » régit par le statut de 1961. Le statut de 1961 lui octroie l’autonomie, avec la reconnaissance de spécificités comme la coutume, mais pas l’indépendance.
L’Administrateur supérieur - qui a le rang de Préfet - représente le chef de l’exécutif tandis que le législatif local correspond à l’Assemblée territoriale qui regroupe 20 conseillers. Une réflexion se poursuit sur une réforme de ce statut dans lequel les autorités coutumières conservent un poids prépondérant.
Comme les entités françaises du Pacifique Sud, Futuna est donc tournée vers la France dont elle dépend et dont elle reçoit l’essentiel de ses aides auxquelles on peut ajouter le FED qui finance le projet actuel du wharf. Cette situation lui permet de compter parmi les territoires aux revenus les plus élevés de la région. Futuna est une périphérie de Wallis qui concentre tous les centres de décision.

Wallis et Futuna dans le Pacifique Sud : au contact entre aires mélanésiennes et polynésiennes

Dans le pacifique Sud, Wallis et Futuna se trouvent au contact de deux aires culturelles : la Mélanésie, monde de hautes terres aux faibles densités (Fidji, Nouvelle-Calédonie, Vanuatu, Papousie-Nouvelle Guinée), à l’ouest et le monde polynésien à l’est (Samoa, Tonga, Niue, îles Cook, Polynésie française...).

Par l’héritage de la colonisation, Futuna se retrouve francophone dans un monde océanien anglophone. De fait, elle entretient peu de liens commerciaux avec ses voisins que sont Fidji à l’ouest et les Samoa au nord. La France et l’Union Européenne assurent des aides aux États en difficulté dans cette partie de l’Océanie intertropicale.
Futuna est entourée d’une ZEE - Zone Économique Exclusive qui recèle de richesses halieutiques mais aussi de nodules polymétalliques. Des campagnes d’exploration ont été menées en 2014 par l’IFREMER, le BRGM, Technip et Eramet. Les résultats semblent prometteurs, notamment au large d’Alofi où se trouvent des gisements de métaux rares. Cependant, les autorités coutumières sont peu favorables à leur exploitation arguant des problèmes environnementaux.

Carte cadrage régional

Organisation espace futunien

Foret et toafa

Futuna et Alofi : deux iles voisines, mais bien différentes

Tête d’épingle située en plein cœur de l’océan Pacifique, séparé de 240 km de Wallis, l’archipel d’Horn, composé de Futuna et Alofi, présente une taille modeste de 64 km² pour une population estimée à 3225 habitants lors du dernier recensement de 2018. L’archipel est un espace insulaire marqué par des contraintes. Tournée vers le Nord-Est, la côte aux vents est très exposée aux cyclones qui peuvent occasionner des dégâts considérables (cf. cyclone Toma en 2010. Le risque sismique est aussi important (cf. séisme du 13 mars 1993).  Ces deux iles voisines sont pourtant bien différentes

Futuna, comme le montre l’image, est un ensemble montagneux bordé par un récif frangeant plus ou moins large. Futuna avec 45 km² est la plus grande des deux îles. Elle atteint 15 km dans sa plus grande longueur, 4,5 km dans sa plus grande largeur et culmine à 524 mètres au mont Puke. Le relief est plus marqué au Nord-Ouest qu’au Sud où le mont Mamati atteint 102 mètres. On distingue au Sud-Est de Futuna l’aérodrome de Vele. Au centre de l’île, se localise la baie de Leava, seule baie et seul mouillage pour les navires qui approvisionnent l’île à raison d’une à deux rotations par mois. A l’opposé, la mise en valeur des périphéries est essentiellement agricole.

Alofi est séparée de Futuna par le vasa un étroit bras de mer de 1,8 km. L’île est dominée par le mont Kolofau (ou Bougainville) qui culmine à 417 mètres.

L’image montre nettement que la population de Futuna est concentrée sur le littoral en guirlandes de villages et sur quelques plateaux : Kaleveleve, Sisia Ono, Kolia. Le littoral n’est pas uniformément occupé et présente des différences notables dans la répartition de l’habitat. A Alofi, il n’y a pas d’habitat permanent. Futuna a perdu un tiers de sa population en quinze ans en tombant de 4873 à 3225 habitants entre 2003 et 2018, ce qui peut s’expliquer par la grande faiblesse du marché de l’emploi sur l’île. Beaucoup de jeunes s’expatrient vers la Nouvelle-Calédonie pour y trouver un emploi ou poursuivre leurs études.

Un territoire insulaire chargé d’une identité imprégnée par la coutume

Futuna est un territoire chargé d’une identité imprégnée par la coutume. En ce début de XXIe siècle Futuna est confrontée à de nombreux défis : la coutume est-elle compatible avec la modernité ? Comment la société peut-elle résister à l’émigration des jeunes et au vieillissement de sa population ?

Des cultures vivrières destinées à la coutume et à l’autoconsommation familiale

À Futuna la terre est nourricière et permet de participer aux dons et contre-dons pratiqués dans la coutume. Cultures et événements coutumiers entretiennent des liens très étroits.  Lors d’un katoaga (cérémonie traditionnelle de distribution de vivres sur la place du village), les vivres - taros, ignames, kape, bananes - font partie des biens partagés et distribués aux invités.

Certaines cultures comme le manioc et le kava, très présentes dans les paysages, ont connu un essor directement lié à la coutume. La racine du kava est en effet préparée, puis servie en boisson tous les soirs dans les tauasu, et à l’occasion de diverses manifestations de la vie, c’est une plante incontournable. Le développement de la culture du manioc, base de la nourriture des porcs, est également à mettre en relation avec la coutume et ne cesse de gagner du terrain.

Cette agriculture vivrière se pratique par essartage sur brûlis. La répétition des brûlis conduit à l’invasion d’une lande le toafa. Le développement du kava n’est pas non plus sans conséquences pour la forêt primaire d’Alofi.

Une spécificité : deux royaumes au sein de la République française

À Futuna, la vie des habitants reste rythmée par la coutume. Deux royaumes cohabitent, Alo et Sigave, et ont un roi à leur tête. Les dynasties régnantes, ou Kutuga sau sont, à Alo, les familles Lalo (Taoa) et Talise (Ono). Le roi ou Sau est le Tui Agaifo. A Sigave, deux dynasties se partagent la royauté depuis 1839, les familles Tamolevai et Keletaona. Les rois détiennent tous les pouvoirs et leurs décisions ne peuvent pas être remises en question.
Ils interviennent dans les litiges sur les terres, lorsque le tribunal du village n’a pu solutionner le problème ou les amendes. Ils peuvent être sollicités lors d'un conflit social dans l'impasse. À Futuna une réunion, le fono lasi, se tient le dimanche après la messe dans la maison du roi. Le grand chef du village répercute les informations à une autre réunion qui se tient ensuite à Alo comme à Sigave.

Une organisation en chefferie de villages, les réunions

À l'échelle des deux royaumes plusieurs types de réunions ont lieu. La plus importante est le fonolasi durant laquelle le roi et la chefferie débattent des projets du royaume et répartissent les tâches coutumières par villages. Le roi et les grands chefs surveillent l’avancée des projets. Lors de ces réunions, les problèmes (fonciers, coutumiers, fautes graves non liées au respect de la coutume) sont aussi abordés. Chaque grand chef en profite pour informer toute la chefferie des initiatives de son village, par exemple une invitation à la fête du Saint Patron ou à une kermesse. C’est pour cela que les grands chefs, Aliki Fau, sont les porte-parole du roi au sein du village.

Le dimanche soir, une réunion a lieu dans chaque village sur l’initiative des petits chefs. Ils y retransmettent les informations du grand chef suite à la réunion du fonolasi. Le conseil du village, composé des vieux kaumatu'a, fait le bilan de la semaine. Le chef vérifie si les travaux prévus la semaine précédente ont été effectués. S’ils n'ont pas été faits, des sanctions peuvent suivre. Elles demeurent traditionnelles comme le sarclage d'un chemin, le nettoyage du bord de mer ou le ramassage de cailloux. On distribue les travaux en commun pour la semaine suivante. Cela peut être la réfection de la toiture du fale fono en feuilles de pandanusdont la couverture est à renouveler tous les 4 ou 5 ans ou la remise en culture d'une tarodière irriguée ou telega. Le point est aussi réalisé sur l’avancée des travaux de construction d'une église. Le trésorier nommé par le chef et le conseil du village présente l'état des finances. On prépare aussi le katoaga.

Les travaux coutumiers obligatoires : le fatogia

Ces travaux consistent en l'entretien du fale fono et de la tarodière. Les habitants sont souvent réquisitionnés pour l'entretien du bord de mer et d’autres lieux. Parfois, le chef oblige les gens à faire des plantations de manioc, de taros afin de prévenir les vols entre les villageois. Le lien avec la religion se marque aussi par l'entretien quotidien de la chapelle et du cimetière. Les femmes viennent sarcler, repeindre les tombes avant les grandes fêtes religieuses de la Toussaint.

Le kaiga, territoire de référence de la communauté des origines

À Futuna, l’appartenance à un kaiga reste encore aujourd’hui un élément constitutif de la société futunienne tant à Alo qu’à Sigave. Pour les Futuniens, le kaïga désigne des habitants résidant sur une même terre. Ils en ont l’usage en commun. C’est à lui qu’on a recours pour exprimer la notion administrative de domicile.

Le kaïga s’étend de la mer aux plateaux conformément à la volonté des principaux chefs qui ont effectué la répartition. La taille des kaïga varie, les plus larges mesurent 69 mètres, les plus étroits 14,20 mètres et ils se composent de deux ensembles : l’un situé côté mer, l’autre vers l’intérieur

Zooms d’étude

Zoom 1. La baie de Leava à l’ouest, centre névralgique de Futuna

Leava et sa baie : le pôle d’encadrement et de service
   
Sur l’image, on distingue bien la baie de Leava, unique mouillage de l’île situé à l’Ouest de Futuna. C’est d’ailleurs dans cette baie qu’ont débarqué en 1616 les découvreurs européens de Futuna, Schouten et Lemaire. Avec son port, elle constitue un lieu d’ouverture sur le reste de l’Océanie. Deux bateaux approvisionnent avec leurs conteneurs l’île tous les mois.

C’est un peu la capitale de Futuna car on y trouve la délégation, lieu de résidence du délégué de Futuna représentant du préfet mais aussi la gendarmerie, les administrations et les services (environnement, économie rurale, travaux publics). Leava dispose de plusieurs commerces et d’un hôtel. Actuellement, une société française (Eiffage) a la charge de la construction d’un nouveau quai. Tout n’est pas simple, les problèmes coutumiers ont considérablement ralenti le chantier commencé en 2019.

La tarodière de Nuku à Futuna

Un peu plus au nord se trouve la grande tarodière de Nuku, située dans le royaume de Sigave à l’Ouest de Futuna. Ceci s’explique par des raisons topographiques. On a la présence d’une plaine alluviale et de cours d’eau permanents. Les champs de cette grande tarodière de 13 hectares sont divisés en casiers répartis équitablement. La production est destinée à l’autoconsommation familiale et aux échanges coutumiers.

L’exploitation des tarodières irriguées nécessite un nombre considérable d’heures de travail effectué par des hommes. Il se fait en plusieurs étapes : la première consiste à préparer les bassins, le repiquage constitue la deuxième étape. La culture nécessite après le repiquage une attention toute particulière. On doit sarcler toutes les 4 ou 6 semaines. La récolte s’effectue entre le septième et dixième mois. Elle est guidée par les événements coutumiers (intronisation d’un roi ou d’un chef) ou les événements familiaux (naissance, communion, mariage, communion).


Repères géographiques

Zoom 2. Les villages d’Ono, Malae, Taoa (royaume ou circonscription d’Alo)


Comme le montre l’image on peut voir des guirlandes de villages le long du littoral. L’habitat traditionnel sous forme de fale domine. On peut voir que les plateaux de Sisia, Maopopo, Kaleveleve ont été aménagé. Sur le plateau de Sisia, on distingue le collège de Sisia et le terrain de sport, l’hôpital est situé sur le plateau de Kaleveleve. Cette implantation s’explique par la culture du risque, essentielle à Futuna.

Zoom 3. La pointe Nord Tavaï et Toloke (royaume ou circonscription de Sigave)


Comme le montre l’image l’habitat est concentré sur le littoral. C’est la zone la plus exposée au cyclone. On distingue sur le plateau de Peka le CET, le centre d’enfouissement technique. En 2005/2006 le service de l’environnement sollicite les chefferies afin qu’elles lui trouvent un terrain afin de pouvoir aménager un centre d’enfouissement technique. La volonté politique est de fermer la décharge de Taoa dans le royaume d’Alo. Le choix a porté sur le toafa de Tavaï, du fait de la présence d’un terrain propice isolé des maisons. Le service de l’environnement a créé au mont Peka à 119 mètres d’altitude un centre d’enfouissement technique. Le CET répond a plusieurs objectifs : fermer la décharge de Taoa, lutter contre la pollution, se mettre aux normes (enfouissement des déchets, tri), tri des encombrants (gros électroménagers, tri des carcasses), gérer tous les déchets de l’île.

Zoom 4. La pointe Vele (royaume ou circonscription d’Alo)


Comme le montre l’image, on peut distinguer l’aérodrome de Vele qui permet grâce des rotations des deux twin-otter de gagner Wallis et son aéroport international. Afin d’éclairer la piste, l’État a demandé aux riverains de s’installer sur le plateau moyennant des compensations financières. Certaines familles les ont acceptés, quelques familles refusent. Elles demandent des montants exorbitants. Sur les plateaux des pistes ont été aménagés : certains habitants s’y sont installés. D’autres s’y rendent en pick-up afin d’y cultiver.

Zoom 5. Alofi : garde-manger des villages d’Alo à Futuna


Alofi est séparé de Futuna par le vasa un étroit bras de mer de 1,8 km. L’île est dominée par le mont Kolofau ou Bougainville qui culmine à 417 mètres. De taille modeste (19,5 km²), elle mesure dans sa plus grande dimension 8 km sur 4,5 km.

Comme le montre l’image, Alofi est une véritable pyramide à gradins récifaux. Ils sont formés de bancs de calcaires coralliens étagés de manière irrégulière autour des courbes de niveaux 25 m, 120 m et 200 m. Des falaises escarpées surplombent de longues plages de sable fin (Sa’avaka) séparées par des promontoires battus par une forte houle. Comme le montre l’image, l’île est vide d’habitants.

Chaque lundi, mercredi et vendredi les habitants des villages d’Ono, Kolia, Malae, Poi traversent pour se rendre dans leurs plantations. Sur l’île, se localisent les grandes plantations de kava mais aussi les tarodières sèches. Les taros d’Alofi sont cultivés après défrichage et brûlis sur des plateaux à plus de 100 mètres d’altitude. Les sols sont secs mais on ne peut y pratiquer l’irrigation en raison de la nature karstique de l’île. Les femmes entretiennent les plantations de lafi, plante mûrier à papier utilisée pour la réalisation des tapas et des siapo.

L’île doit-être préservée car elle dispose en son centre une très belle forêt primaire composée d’arbres majestueux (Kolivai, Poutea, Tamanu), de fougères arborescentes, d’orchidées, de plantes grimpantes et de mousses. Les autorités coutumières ont refusé en 1989 la proposition du Club Méditerranée qui voulait installer un hôtel dans ce petit paradis de plages de sable blanc.

Image complémentaire

Les deux îles vues d’un plan plus large

Image prise par le satellite Sentinel-2B le 21 décembre 2021. Il s’agit d’une image en couleurs naturelles de résolution native à 10m.

Contient des informations © COPERNICUS SENTINEL 2021, tous droits réservés.

Références ou compléments

Malau Atoloto, Takasi Atonio (dir) et Angleviel Frédéric, 1999, 101 mots pour comprendre Wallis et Futuna, Ile de lumière, Nouméa 258 p.

Soulé Marc, 2005. « Relations coutume, Etat, Eglise à Wallis et Futuna 1837-1961« dans la loi de 1905 et les colonies, numéro spécial d’Outre-mer. Revue d’histoire. N°348-349, Paris, 340 p, p 117 à 125.

Ouvrage collectif sous la direction de Frédéric Angleviel et Bernadette Papilio-Halagahu « Wallis et Futuna 3500 d’histoire », 2011, Editions du GRHOC, comité du cinquantenaire.

Contributeur

Proposition : Marc Soulé, docteur en géographie, professeur au collège de Sisia, Futuna

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