Ile Maurice - Le miracle de l’émergence d'une petite île de l'océan Indien

Petite île de 40 km sur 60 km de l’océan Indien, Maurice cumule les handicaps. Isolée avec l'île de la Réunion à près de 900 de km au large de Madagascar, exposée au risque cyclonique, menacée par la surpopulation, absolument dépourvue de ressources énergétiques... son histoire depuis son accession à l’indépendance est celle d'une catastrophe sans cesse annoncée et pourtant toujours démentie. Au second rang des pays d’Afrique pour le PIB par habitant et l’I.D.H., connaissant un croissance économique positive depuis près de 40 ans, le parcours de l'île, ancienne colonie britannique indépendante en mars 1968, semble miraculeux. De la culture de la canne au tourisme "premium", des services informatiques à la finance Offshore, Maurice a construit son émergence économique et son développement sur l'ouverture au monde et aux flux de la mondialisation. Ces logiques jouent un rôle majeur dans l’organisation du territoire insulaire

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Légende de l’image

Cette  image présente l'île Maurice  dans l'océan Indien, au coeur de  l'archipel des Mascareignes. Elle a été prise par le satellite Sentinel 2B le 19 mars 2020. Il s’agit d’une image en couleurs naturelles de résolution native à 10m.

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Repères géographiques

Présentation de l’image globale

Ile Maurice : les couleurs d'une île tropicale vue de l’espace

Une mosaïque de couleurs

Sur les cartes postales, l'île Maurice associe au bleu turquoise du lagon le jaune d'or des plages de sable fin. Vue de l'espace, elle apparait plutôt comme un camaïeu de vert entouré de bleu.

Ce vert, c'est d'abord celui des espaces agricoles et tout particulièrement celui des champs de canne à sucre, omniprésents sur l'ile dont ils occupent 40 % de la superficie et 90 % des terres cultivables. D'un rôle crucial dans le développement de l'île, la culture de la canne connait un lent déclin depuis la fin du XXème siècle et une profonde réorganisation. Cette culture a profité du relief de l'île : malgré son origine volcanique, Maurice est avant tout constituée de plaines, au nord et au sud, et d'un vaste plateau central, contrairement à sa « voisine » La Réunion. Les quelques montagnes sont d'une altitude modérée - Le piton de la Rivière Noire culmine à 828 m - et d'une superficie réduite.

Ces éléments de relief sont remarquables, sur notre image, par la couleur vert foncée du manteau forestier qui en recouvre les pentes. Dans le quart sud-ouest de l'image, le Parc National des Gorges de la Rivière Noire est un des rares espaces protégés de l'île.  L'œil le plus averti distinguera ici et là quelques taches vert sombre : de vastes réservoirs artificiels d'eau douce montrent la difficulté - et la volonté - du pays de s'assurer une gestion rigoureuse de la ressource, pour les usages domestiques, touristiques et agricoles.

Le bleu turquoise du lagon se distingue du bleu profond de l'océan Indien. A l'exception d'une portion du littoral sud constituée de falaises, et de l'embouchure de petits fleuves, l'ile est entièrement entourée par ce lagon. D'une largeur et d'une profondeur très variable, protégé par une barrière de corail, il est une ressource paysagère et récréative largement exploitée par le tourisme qui génère le quart du PIB de l'île.

L'horizon océanique nous rappelle que Maurice possède en outre une grande zone économique exclusive, ou ZEE, renforcée par celle des territoires insulaires qu'elle contrôle, et exploitée principalement pour ses ressources halieutiques. Si l'île du Coin de Mire, qui apparait au nord de notre image, n'a pas vraiment d'impact sur cette ZEE, il en va différemment des îles Rodrigues, situées à 600 km plus à l'est, St Brandon et Agalega ; situées de 400 et 1.000 km au nord, ainsi que des territoires dont Maurice réclame la rétrocession. Tromelin, sous juridiction française, et l'archipel des Chagos - dont l'île de Diego Garcia est une base stratégique américaine - sont régulièrement réclamés par la République de Maurice.

Enfin, les tâches grises de l'urbanisation complètent notre image. Avec 1,3 million d'habitants, Maurice est un des états les plus densément peuplés (678 hab./km2) au monde. Une vaste conurbation apparait entre Port-Louis, la capitale, et le centre géographique de l'île occupé par la ville de Curepipe. Le littoral au nord et à l'ouest est fortement urbanisé, et des villes et village-rues, s'étirant le long des axes de communications, apparaissent clairement dans la moitié est de l'île.

Mosaïque ethno-culturelle et héritages coloniaux

Cette occupation humaine est le fruit de l'histoire de l'ile, dont la toponymie très poétique garde la marque. Découverte au XVIème siècle par les Portugais, dont la trace demeure dans le nom de l'archipel des Mascareignes dont l’île fait partie, elle est ensuite brièvement occupée par les Hollandais comme étape de relâche et de ravitaillement sur la route des Indes. De cette époque hollandaise date le nom de Maurice, en l'honneur du Prince de Nassau, et celui de quelques villages (Flic en Flac, Flacq, Wilhems). Les Hollandais transforment aussi définitivement la faune et la végétation de l'ile. L'exploitation des ébéniers provoque leur disparition quasi complète, tandis que les animaux relâchés par les marins (cerfs, singes, chiens, rats) prennent possession de l'île et provoquent l'extinction de son plus célèbre résident, le dodo, qui devient contre son gré le symbole mondial des espèces disparues.

Le développement de l'île est l'affaire des Français qui en prennent possession à partir de 1715. Son centre de gravité se déplace de la baie de Vieux Grand Port, au sud est, à Port Nord Ouest, renommée Port-Louis. Plus de 80 % des toponymes sont issus du français, et gardent le souvenir de l'esprit du XVIIIème (Mon Goût, Mon Trésor, Bois des Amourettes, Ferney...). La culture de la canne se développe et aux colons français s'ajoutent rapidement des milliers d'esclaves capturés à Madagascar et sur les côtes du Mozambique. De nombreux noms de lieux gardent le souvenir des camps rattachés aux usines sucrières (Camp de Masque, Camp Carol, Camp Ithier). Les toponymes s'anglicisent après la prise de l'île par les Anglais en 1810 (Union Park, Rose Hill, Britannia). Avec l'abolition de l'esclavage en 1835, la main d'oeuvre agricole servile est remplacée par des travailleurs indiens sous contrat (village de Bénarès). Le changement démographique est radical et explique la composition actuelle de la population, composée à 70 % des descendants de ces travailleurs engagés.

La population de l'île est d'une grande diversité ethnique. Les franco-mauriciens, descendants  des premiers habitants de l'île, représentent moins de 3 % de la population, mais sont incontournables par leur poids économique et foncier. Les créoles, population métisse descendant des esclaves, comptent pour un quart de la population. Les indo-mauriciens, majoritaires, sont eux-mêmes d'une grande diversité. Un quart d'entre eux, par exemple, est de confession musulmane. Enfin, une diaspora chinoise est présente sur l'île. Cette diversité ethnique est inscrite dans la constitution et prise en compte de manière à la fois officielle et informelle par le système électoral, qui garantit aux différentes communautés une représentation politique.

Si les relations interethniques sont aujourd'hui pacifiées, l'ile a connu par le passé de violentes émeutes et la question du communautarisme - appelé "communalisme" à Maurice - est toujours sensible, de même que celle des inégalités sociales. La clé de la coexistence pacifique entre les différentes communautés réside dans la croissance et le dynamisme économique, qui nourrissent une fierté patriotique commune autant qu'ils transforment le visage et les paysages de l'île, ce que révèlent les zooms d'études proposés ci-dessous.

Zooms d'étude


Entrer à Maurice : la région de Grand Port (sud-ouest)


L'aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam est aujourd'hui la porte d'entrée de l'île pour les centaines de milliers de touristes qui la rejoignent chaque année (1,3 million en 2019). Clin d'oeil de l'Histoire, la Baie de Mahébourg a été aussi le lieu de la première installation hollandaise et du principal port de l'ile avant le XVIIIème siècle. La région a donc toujours constitué le premier aperçu offert par l'ile à ses visiteurs.  

La forêt qui accueillit, il y a trois siècles, les premiers colons a été presque intégralement rasée pour être remplacée par des champs de cannes. Ce sont eux qui, désormais, s'offrent comme paysage aux hublots des avions. Ces champs occupent la grande majorité des terres visibles sur l'image, même si le parcellaire révèle des cultures familiales diversifiées au nord de l'aéroport et au pourtour des villages.

La culture de la canne a modelé les paysages et la société mauricienne. Longtemps principale richesse et principal produit exporté, le sucre n'est aujourd'hui qu'une source de richesse parmi d'autres dans une économie diversifiée. Protégée par les accords ACP qui garantissaient des prix élevés aux producteurs, la culture de la canne a été profondément transformée ces vingt dernières années. Au sud-est de notre image se trouve l'une des quatre dernières sucreries de l'île, alors qu'elle en comptait encore une vingtaine à la fin du XXème siècle.

Sur ce site le groupe Omnicane exploite aussi une centrale thermique alimentée par de la bagasse, résidu de la canne, et une raffinerie de bioéthanol. La baisse du cours du sucre a en effet contraint les producteurs de canne à diversifier les usages de leur matière première. Néanmoins si les producteurs sucriers réussissent leur reconversion, il n'en va pas de même pour la population rurale, déstabilisée et paupérisée par la rapidité des mutations agricoles.


L'ouverture aux flux de la mondialisation : la ville de Port-Louis


Dynamiques urbaines, cycles économiques port franc  

Port-Louis, capitale politique, n'est aujourd'hui que l’extrémité d'une vaste conurbation qui s'étend jusqu'au centre de l'ile (voir zoom 3). La ville est néanmoins le cœur politique, commercial, industriel et culturel du pays. Le paysage urbain est un mélange de bâtiments coloniaux et d'immeubles modernes qui donnent au centre-ville une allure de CBD tropical. Organisée autour de la Place d'Armes et, depuis les années 2000, autour d'un front de mer reconquis, la ville est le symbole de l'ouverture au monde et de la prospérité du pays.

Cette ouverture est d'abord celle du port. Son dynamisme tient tout autant à la dépendance de l'ile vis à vis de ses importations (céréales, produits pétroliers) qu'aux spécialisations successives de son économie dans des produits d'exportation (sucre, textile, produits de la mer). Son agrandissement par comblement est en cours rive sud au delà des deux hangars du terminal sucrier.

Rive nord, cet agrandissement est terminé et a permis la création d'un terminal à conteneur en eau profonde, desservi principalement par les armateurs Maersk et MSC. Ce terminal a permis à Maurice de se positionner comme un hub. Le transbordement à destination des iles voisines représente aujourd'hui le tiers des 360.000 EVP traités chaque année. Un port franc et une zone franche, libres de droit de douane sur les marchandises importées, renforcent le dynamisme du port et de l'activité industrielle liée.  

Nouveau Waterfront, place financière et inégalités sociales

Les bassins les plus proches de la ville, délaissés par l'activité portuaire, ont été réhabilités en espaces touristiques, récréatifs et commerciaux. Le Caudan Waterfront accueille aujourd'hui des hôtels, un casino, et de vastes galeries marchandes et de nombreux restaurants alignés le long d'une promenade. C'est un des espaces clés de l'affirmation de la dimension culturelle de la petite métropole qu'est Port-Louis, qui s'exprime par exemple lors du festival Porlwi by Light. Cette manifestation annuelle associe mises en lumières et street art, et met en valeur, entre autres, le quartier de Chinatown pour asseoir la dimension de ville-monde de la capitale.

Les tours à l'architecture moderne du centre abritent les sièges sociaux des banques et des grandes holdings du pays, qui regroupent souvent production agro-industrielle ou textile, entreprises touristiques et immobilières et services financiers. Maurice s'affirme en effet depuis quelques années comme une place financière émergente, spécialisée dans les relations Asie-Afrique, et profitant d'un environnement juridique la rapprochant à bien des égards de certains paradis fiscaux.

Enfin, au sud-est du port, se trouve le quartier populaire et créole de Roche-Bois. Secoué par de graves émeutes à la mort du chanteur Kaya en 1999, déstabilisé par le chômage des jeunes et les trafics de drogue, le quartier est le symbole des problèmes sociaux qui rongent le pays. Si le modèle de développement et les politiques de redistribution ont réussi à créer de la croissance et à lutter contre la grande pauvreté, les inégalités sociales se creusent.


Le coeur de l’île : la conurbation des Plaines Wilhems

La vaste tâche urbaine qui court de Port-Louis à Curepipe via Beau Bassin-Rose Hill et Quatre Bornes regroupe près de 500.000 habitants et témoigne à la fois de l'enjeu démographique et de l'enjeu d'aménagement auxquels fait face le pays.

Urbanisation, périurbanisation, habitats spontanés et infrastructures

La question démographique et le spectre de la surpopulation sont pris en compte dès les années 1960 par une politique de régulation des naissances, appuyée aussi bien sur l'Eglise catholique que sur le planning familial : avec 1,4 enfants par femmes en 2019, cette croissance démographique est aujourd'hui maitrisée, mais le problème du vieillissement de la population se pose.

L'enjeu de l'aménagement urbain, lui, est toujours prégnant. Cette nappe urbaine est certes organisée à partir des centres des villes qui la constituent, identifiés par la présence d'un marché, d'une gare routière et des administrations municipales, mais elle s'est surtout construite de manière spontanée et anarchique autour des axes de communications.

Cette agglutination de population, alors que les emplois restent concentrés à Port-Louis, génère des problèmes insolubles de trafic routier, tant sur la route royale que sur l'autoroute construite rive droite de la Grande Rivière Nord Ouest. Ce problème d'engorgement reçoit des solutions logistiques (circulation alternée sur l'autoroute en fonction des heures de la journée) et a rendu nécessaire la construction d'infrastructures lourdes, comme le contournement de la montagne Longue, pour relier le sud et le nord de l'île sans passer par la conurbation, ou celle d'un métro léger dont la tranchée jusqu'à Rose Hill est clairement visible sur l'image et qui devrait, à l'horizon 2021, relier Quatre Bornes puis Curepipe.

La cyber-cité d’Ébène : innovation, outsourcing et centres d’appel

Les efforts ont enfin porté sur la création d'une centralité économique hors de la capitale : la cyber-cité d’Ébène, au centre de l'image, est sur ce point une réussite spectaculaire. Ce quartier créé ex-nihilo accueille des entreprises spécialisées dans les nouvelles technologies et les services informatiques. Ces entreprises profitent d'une volonté étatique de développer la filière. L'Université attenante du Réduit a en effet un rôle crucial à jouer dans toutes ces mutations économiques : Maurice souffre d'une inadéquation structurelle des compétences de sa main d'oeuvre, ce qui est responsable du chômage structurel de l'île.

Avec cette cyber-cité, Maurice a pu se positionner dans le secteur des services aux entreprises et l'outsourcing. Ces services sont parfois triviaux (centre d'appels téléphoniques), mais gagnent progressivement en complexité (comptabilité, publicité, services juridiques). Pour le géographe Jean Michel Jauze, cette cyber-cité fait partie d'une région plus vaste, véritable "carré d'or" mauricien : au pôle informatique d'Ebène s'ajoutent en effet des pôles commerciaux (Malls de Bagatelle et de Trianon), récréatifs (Domaine les Pailles), automobile (projet Motorcity) et éducatif (Universités, école américaine du Bocage, lycée Français des Mascareignes). Ce modèle de Smart City est désormais reproduit dans d'autres régions de l'île, à la fois comme outil de planification urbaine et de développement économique (projets Uniciti sur la côte Est, Beau Plan au nord, Mon Trésor près de l'aéroport).


Le long du lagon, de Flic en Flac à Rivière Noire : la mise en tourisme du littoral

La mise en tourisme du littoral : la stratégie du haut de gamme

Parcourir le littoral entre Flic en Flac et Rivière Noire permet de découvrir comment Maurice exploite la ressource paysagère qu'est le lagon.

En partant du nord, la station balnéaire de Flic en Flac est dotée d'une vaste plage publique. Le village s'est étiré progressivement le long du lagon et s'étale désormais par des lotissements à l'intérieur des terres. Il s'est transformé en une petite ville dotée de nombreux services, bondée pendant la période estivale et durant les week-ends. La côte ouest de l'île profite en effet d'une météo clémente, les alizés soufflants, dans l’hémisphère sud, depuis l'est.

En continuant vers le sud, lorsque les lotissements s'achèvent, le littoral est occupé par une succession de grands hôtels, souvent de haut standing, typiques des choix touristiques opérés par Maurice. Les grandes chaines hôtelières locales (Sun, Beachcomber) ou internationales (Hilton, Sofitel), y alignent parasols en osier, bungalows pieds dans l'eau et piscines à débordement pour des couples en lune de miel venus du monde entier.

Ces grands hôtels sont concentrés sur plusieurs portions du littoral. Ici, à l'ouest, jusqu'à la montagne du Morne, mais aussi à la pointe nord de l'île de part et d'autre de Grand Baie, "St Tropez mauricien"(J.-M. Jauze) et dans une moindre mesure à l'est, face à l'île-aux-Cerfs, et au sud, à Bel Ombre. Les tarifs pratiqués visent principalement la classe moyenne supérieure et les populations les plus aisées, l'ile étant rétive à l'idée d'accueillir les touristes dits "sacs à dos".

Encore plus au sud, entre les baies de Tamarin et de la Rivière Noire se trouve la commune du même nom, qui est un des lieux de villégiature de la communauté blanche. Grands propriétaires fonciers, les franco-mauriciens possèdent aussi (sous des régimes de baux emphytéotiques) de grandes portions du littoral occupées par leurs "campements". A l'origine résidences secondaires sommaires, ces campements sont aujourd'hui de belles villas, parfois transformés en locations touristiques et en chambre d'hôtes. Cette privatisation du littoral n'est pas sans générer des conflits autour des droits d'accès et de passage, auxquels se superposent des enjeux économiques et ethniques.  

Résidences permanente et fiscales pour millionnaires : un nouveau créneau dans la mondialisation

Dans l'arrière-pays de ces deux baies s'observe l'un des derniers leviers de croissance expérimentés par l'île Maurice : le lotissement de villas de luxe pour étrangers fortunés, qu'ils soient européens, américains ou sud-africains. Institué par l'Etat en 2002, le concept nommé IRS offre, à l'achat d'une villa d'au moins 500.000 dollars, un statut de résident permanent à Maurice, assorti en outre de la possibilité d'y établir sa résidence fiscale. Pour le pays, ce concept génère une entrée de devises et permet la valorisation de terres anciennement dévolues à la culture de la canne. Les grands groupes sucriers ont ainsi multiplié de tels lotissements : le golf et les villas du projet Tamarina, du groupe Medine, est bien visible à l'est de la plage de Tamarin.  

La question de la durabilité d'une telle mise en tourisme mérite d'être posée. En effet les projets immobiliers ou hôteliers s'accompagnent d'une artificialisation des sols et d'une privatisation du littoral au profit des populations les plus riches. Tout autour de l'ile, le lagon est profondément altéré par les activités touristiques et sa biodiversité s'effondre, alors que l'artificialisation modifie la dynamique sédimentaire complexe des plages et renforce le processus d'érosion.

D’autres ressources

Site Géoimage du CNES : les dynamiques insulaires de l’Océan indien

Océan indien : BIOT - Diego Garcia, une base aéronavale géostratégique pour les Etats-Unis (revendiquée par Maurice) : 
https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/ocean-indien-biot-diego-garcia-une-...

Une série de dossiers sur le tourisme aux Seychelles :
https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/catalogue-de-ressources-n-1/les-sey...

France - Le nord-est de La Réunion : un espace cannier en phase de périurbanisation
https://geoimage.cnes.fr/fr/le-nord-est-de-la-reunion-un-espace-cannier-...


Bibliographie

Jauze Jean-Michel (dir.), 2008,  L'île Maurice face à ses nouveaux défis, l'Harmattan.

Jauze Jean-Michel, « Maurice, petit pays, grandes ambitions », Cybergeo : European Journal of Geography [En ligne], Espace, Société, Territoire, mis en ligne le 21 décembre 2012.
 
Lamy-Giner Marie-Annick, "Port-Louis et Port Réunion, ports majeurs du sud-ouest de l’océan Indien", Géoconfluences, mis en ligne le 20 octobre 200.6
 http://geoconfluences.ens-lyon.fr/doc/transv/Mobil/MobilScient5.htm

Contributeurs

Mathias Lachenal, Professeur au lycée Lyautey, ancien professeur au collège Pierre Poivre (Ile Maurice).

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