Golfe persique. Dubaï : l’exposition universelle « Expo 2020 » aux portes du désert

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Cette image de Dubaï, ville et émirat des Émirats arabes, a été prise par un satellite Pleiades le 22 avril 2021. Il s’agit d’une image en couleurs naturelles, de résolution native à 0,70m, ré-échantillonnée à 0,5m. En savoir plus

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Repères géographiques

 

Une grande opération d’aménagement et d’urbanisme

Nous sommes ici sur le front pionnier urbain qui se déploie aux portes du désert, dans la partie méridionale de la grande agglomération littorale que constitue Dubaï. A l’ouest - hors image - se déploient en effet le fameux Palm Jebel Ali et la zone franche portuaire voisine, et au sud (hors image) l’aéroport international Al Maktoum. Ce modèle d’urbanisation volontariste est fondé sur une spécialisation fonctionnelle de l’espace organisée par la création de grands damiers géométriques entourés et desservis par un réseau de voies urbaines autoroutières.

Sur l’image même, on distingue ainsi une grande voie rapide nord/sud, c’est la E131 qui est l’autoroute intermédiaire desservant toute l’agglomération et qui se trouve entre la E11 littorale et la E611 périphérique qui longe le désert. A l’ouest de celle-ci sur l’image de déploie la Dubaï Aid City qui appartient au grand quadrilatère de la Jebel Ali Free Zone Extension. Le tout est complété par une voie rapide ouest/est qui borde le nord de l’image : c’est la E77, ou Expo Road. Au nord se trouve le Dubaï Investments Park.  

Couvrant 50 hectares, le site de l’ « exposition universelle Dubaï 2020 » se trouve dans l’angle nord-ouest d’un nouveau quadrilatère en cours d’urbanisation comme l’illustre le tracé de routes et d’emprises foncières en plein désert. Le site est organisé en trois espaces distincts et complémentaires. A l’ouest se trouve les Expo Village Résidences, le boulevard 2020, la station de métro - qui a été prolongé de 15 km en direction du nouvel aéroport - et, bien visible en blanc, le Dubaï Exhibition Center. A l’est et au sud, se déploient d’immenses parkings qui rappellent le rôle essentiel de l’automobile dans les mobilités de cette immense agglomération. Ils sont branchés sur la E77 et l’entrée principale de l’exposition. Au centre enfin, entourés par le boulevard 2020 de forme circulaire, se trouvent les pavillons des États (Émirats arabes unis, États-Unis, Arabie saoudite, Inde, Koweït, Canada, Corée du Sud, France, Russie, Allemagne...) ou des grandes entreprises nationales (Emirates dans l’aviation, ENOC, DP World dans les services portuaires, Etisalat dans les télécommunications...).     

Après l’exposition, l’objectif est de reconvertir le site en quartier high-tech ou dédié à la culture scientifique sur le modèle d’une Cité des Sciences.

Un levier de relance économique et touristique, le soft power des Expositions universelles

Après les difficultés liées à la pandémie de COVID, Expo2020 espère recevoir 16 millions de visiteurs et 25 millions de visites grâce à l’adoption de mesures sanitaires très strictes. L’objectif est aussi de relancer le tourisme puisque 70 % des visiteurs attendus sont étrangers, en particulier du Moyen-Orient et de l’Asie du Sud, du Sud-Est et de l’Est (Inde, Chine...). Dans ce cadre, un effort considérable a été réalisé pour assurer l’attractivité et la réussite de l’exposition universelle : alors que les Émirats arabes unis constituent déjà une plaque tournante aéroportuaire, portuaire, commerciale majeur, tous les vols de la compagnie aérienne Emirates offrent à leurs passagers un billet gratuit pour l'exposition et un arrêt possible lorsque vous êtes en transit.  

A l'heure de la mondialisation, ces grandes Expositions universelles - telle celle de Shanghai en 2010 - sont gérées par le Bureau international des expositions (BIE). Cette instance intergouvernementale, très peu connue du grand public, a été créée à Paris par la convention de 1928. Depuis 1931, elle encadre et réglemente les Expositions universelles ; son siège est toujours à Paris et elle regroupe aujourd’hui 157 États membres.

Dans l'histoire, ces Expositions universelles sont aussi le reflet des mutations des relations internationales et des équilibres géoéconomiques et géopolitiques organisation le monde : Bruxelles (1958), Montréal (1967), Osaka (1970), Séville (1992), Hanovre (2000), Shanghai (2010), Milan (2015)...

Image complémentaire

 

 

Image de régionale prise par un satellite Sentinel-2 le 20 octobre 2021


Crédit : European Union, contains modified Copernicus Sentinel data 2021, processed with EO Browser

Pour compléter

Sur le site CNES GeoImage, les États du golfe persique

Émirats arabes unis - Abu Dhabi : une ville capitale, entre mer et désert
https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/emirats-arabes-unis-abu-dhabi-une-ville-capitale-entre-mer-et-desert

Le Qatar : un Emirat du Golfe persique entre isolement régional, géopolitique frontalière et ouverture mondiale
https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/le-qatar-un-emirat-du-golfe-persique-entre-isolement-regional-geopolitique-frontaliere-et

Sur le site du CNES
L’Exposition universelle de Dubaï vue de l’espace

Le site du Bureau International des Expositions
https://www.bie-paris.org/site/fr/

Contributeurs

Fabien Vergez, inspecteur d'académie - inspecteur pédagogique régional histoire-géographie, académie de Toulouse.
Laurent Carroué, Inspecteur général de l’Éducation nationale, du sport et de la recherche, et directeur de recherche à l’Institut Français de Géopolitique (Université Paris VIII)