Chili - La mine de cuivre de Chuquicamata et la ville de Calama, une région façonnée par l’extraction minière dans une marge désertique

Située dans le désert d’Atacama à 2800 mètres d’altitude, où les conditions climatiques sont extrêmes, Chuquimata a longtemps été la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert du monde. La production y a démarré en 1915 grâce à des capitaux américains, avant de s’étendre et construire ainsi un vaste complexe régional. La nationalisation des mines de cuivre par le gouvernement de Salvador Allende en 1971 provoque en retour une vive réaction des Etats-Unis, la CIA soutenant activement le putch puis l’installation de la dictature du général Pinochet. Malgré la thérapie ultra-libérale imposée au pays, l’entreprise publique CODELCO - Corporación Nacional del Cobre – en est toujours demeurée l’exploitant et s’est imposée aujourd’hui comme le 1er producteur mondial de cuivre. L’activité minière contribue en effet très largement au budget du Chili comme à la valorisation économique de cette région désertique et reculée, en marge du territoire chilien. Au prix cependant, d’une lourde pression environnementale et sociale ainsi que d’une forte dépendance aux marchés et aux cours mondiaux, largement surdéterminés aujourd’hui par la Chine, qui est devenue le premier client du Chili. Face à ses contradictions, le modèle minier est en mutation et à la recherche d’un modèle de croissance plus équilibré et plus durable.
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Légende de l’image

Cette image de la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert du monde a été prise le 29 juillet 2020 par un satellite Sentinel-2.  Il s’agit d’une image en couleurs naturelles de résolution native à 10m.

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Le zoom 2 présente une image haute résolution réalisée par un satellite Pleiades. Cette image en couleurs naturelles, a une résolution native à 0,70m.



Repères géographiques

Présentation de l’image globale

Une marge désertique valorisée par l’exploitation des ressources minières

Un milieu, une histoire et une structure régionale bien spécifiques  

Une marge des marges

Le complexe miner de Chuquicamata et Calama, la ville voisine à 15 km au sud, se trouvent au nord du Chili – le Norte Grande - dans la région d’Antofagasta. Situé à 1.650 kilomètres de la capitale Santiago, cet espace est une marge frontière acquise par le Chili au XIXe siècle, à la suite de la guerre du Pacifique contre le Pérou et la Bolivie (1879-1884).

Nous sommes dans le désert d’Atacama et l’image révèle un paysage absolument minéral aux teintes rouges et ocres dont les reliefs tourmentés et percés de ravines, modelés par l’érosion, évoquent la planète Mars. La NASA et l’ESA y ont d’ailleurs testé des prototypes du rover envoyé sur Mars en 2020, l’astromobile Perseverance.

L’étendue massive et blanche qui ressort sur l’image est à l’origine le Salar de Talabre, un désert de sel résultant de l’assèchement naturel d’un ancien lac salé. L’Atacama en compte plusieurs qui donnent des paysages grandioses et lunaires, et sont parfois devenus de célèbres sites touristiques, comme le salar d’Atacama situé au sud de San Pedro de Atacama (hors image). Mais celui que nous pouvons observer ici a été transformé par la CODELCO en un gigantesque bassin de décantation pour déchets miniers (zoom 3).

Dans ce désert qui s’étend sur plus de 100 000 km² depuis la cordillère côtière jusqu’au piémont andin, les conditions climatiques sont extrêmes. L’amplitude thermique quotidienne est exacerbée par l’altitude et l’Atacama est, après l’Antarctique, l’espace le plus aride de la planète. La faiblesse des précipitations est ici la conséquence de circulations atmosphériques complexes, perturbées par l’orographie caractéristique du pays.

A l’ouest, le courant marin froid de Humboldt qui remonte le long de la côte, refroidit l’atmosphère de basse altitude et condense l’humidité mais l’anticyclone du Pacifique vient bloquer le processus d’évaporation et permet seulement l’apparition d’une brûme côtière, la « camanchaca ». A l’est, c’est la Cordillère des Andes qui fait obstacle à la circulation de l’air humide et chaud du bassin amazonien. Les précipitations sont donc très rares mais surviennent parfois pendant l’hiver altiplanique entre décembre et mars.

Rareté de l’eau, oasis et périmètres irrigués

La rare végétation que l’on peut observer sur l’image est due aux eaux du rio Loa qui prend sa source 200 km plus au nord dans les Andes (zoom 1), et que l’on peut repérer en marron foncé sur l’image du nord-est au sud-ouest. Ce fleuve a pour particularité de former le seul bassin exoréique du désert d’Atacama et parvient donc jusqu’au Pacifique malgré son faible débit. Dans cet espace aride, l’eau du fleuve a favorisé le développement d’oasis - « ayllus » en aymará et quechua - où se pratique traditionnellement une petite agriculture paysanne.

On peut ainsi distinguer de grands périmètres irrigués de cultures maraîchères à San Francisco de Chiu-Chiu, localité située à l’est de l’image juste au nord de la zone de confluence du rio Loa avec l’un de ses affluents, le rio Salado, ainsi qu’à Calama, l’agglomération située entre deux bras du fleuves au sud de l’image, dont l’activité est cependant désormais tournée vers la mine (zoom 5).

Toujours dans la vallée du Loa, au nord de Francisco de Chiu-Chiu, on devine également la petite oasis de Pukara de Lasana. Elle doit son nom au terme « puri » qui signifie « eau » en kunza, la langue des Atacamènes. Comme l’explique, Pierre Pourrut, les communautés indiennes de la région associent l’élevage de lamas et d’alpagas à cette petite agriculture d’oasis, dont ils fertilisaient autrefois les sols avec le guano des oiseaux, prélevé sur la côte et rapporté à dos de lamas par le désert. Aujourd’hui, le tourisme fournit une source de revenus complémentaire, car Pukara de Lasana abrite les ruines d’un hameau fortifié de la période Inca.

Des ressources minières colossales valorisées par cycles : du sel au cuivre et au lithium

Ces immensités désertiques dissimulent en effet des ressources minières colossales qui ont successivement animé plusieurs cycles économiques dans ces confins arides. Premièrement, le sel et le soufre, exploités artisanalement dès la période inca au XVe siècle (zoom 3). Puis, deuxièmement, le salpêtre, essentiel à la production d’engrais et d’explosifs, qui fut l’enjeu de la guerre du Pacifique. Troisèmement, le cuivre, exploité depuis le début du XXe siècle et dont le Chili est le 1er producteur avec 5 millions de tonnes par an, soit 28 % de la production mondiale ; un rang appuyé sur les plus grandes réserves prouvées du monde (200 millions de tonnes ; soit 22 % du total). Enfin en ce début de XXIe siècle, le lithium  que l’on trouve dans les salars et qui pourrait bien être le nouvel « or blanc » du Chili, tant il est indispensable à la fabrication des batteries pour les appareils électroniques et les voitures électriques.

Le désert d’Atacama est donc aujourd’hui organisé et polarisé par le développement de pôles miniers spécialisés. Ces isolats sont détenus en général par une grande firme, nationale ou étrangère (zoom 4). Comme le montre bien l’image, cette région est donc constellée de mines tournées vers l’extraction du cuivre et certaines, qui figurent parmi les plus grandes du monde, sont exploitées par les multinationales dominant le secteur.

Chuquicamata - dont la production a diminué ces dernières années  en tombant à 385.309 tonnes de cuivre en 2019 - est ainsi gérée par l’entreprise publique chilienne CODELCO. Elle a cédé son titre de mine de cuivre à ciel ouvert la plus productive du monde à La Escondida. Cette mine est située plus au sud, et produit plus d’un million de tonnes de cuivre par an. Elle est quant à elle, exploitée par des acteurs privés : les deux firmes transnationales géantes anglo-australiennes BHP Billiton et Río Tinto, associées à la japonaise Jeco Corporation.

Le gigantesque complexe minier de Chuquicamata exploité par la CODELCO

L’image générale révèle l’immensité du complexe minier qui se déploie dans le désert en une gigantesque balafre d’orientation méridienne, et qui compte trois mines de cuivre exploitées à ciel ouvert par la CODELCO. A 40 kilomètres au nord du complexe de Chuquicamata, on peut aussi observer une quatrième mine à ciel ouvert, El Abra (zoom 4) principalement détenue par l’entreprise américaine Freeport-McMoRan.

Un vaste gisement valorisé par trois mines : Radomiro Tomic, Chuquicamata, Ministro Hales

Comme le montre bien l’image, ce vaste gisement est valorisé du nord au sud par trois mines de cuivre de la CODELCO : Radomiro Tomic, Chuquicamata, Ministro Hales. Cet alignement de mines à ciel ouvert - assez exceptionnel au monde - ne doit rien au hasard. Il correspond en effet à une faille géologique par laquelle la roche magmatique – dans laquelle le cuivre se trouve à l’état natif - est remontée vers la surface, formant ainsi un gisement de type porphyre cuprifère. Le Chili est en effet situé sur une zone de subduction majeure - la plaque tectonique Nazca plongeant sous la plaque sud-américaine - qui explique l’orogenèse andine, le volcanisme et la forte sismicité du pays. On peut ainsi admirer tout à l’est de l’image, une chaine de volcans qui délimite les rebords de l’altiplano chilien (zoom 1).

L’immense cratère elliptique de Chuquimata se trouve au centre de l’image, la partie ouest ressort en blanc, tandis que les gigantesques gradins dessinent des sillons noirs (zoom 2). Mais celle qui fut longtemps la plus grande mine à ciel ouvert du monde a été transformée en 2020 en mine souterrraine, dont les galeries s’étendent à un kilomètre de profondeur à l’est du cratère. Si la mine de Chuquicamata est la plus ancienne et la plus célèbre, on peut constater sur l’image qu’elle se prolonge 7 kilomètres au nord par la mine Radomiro Tomic exploitée depuis 1997, tandis qu’une troisième, aux dimensions plus modestes car plus récente (2016), Ministro Hales, se situe quelques kilomètres au sud.

Si la signification du terme « Chuquicamata » reste incertaine (« la montagne rouge » ?), le mot appartient à la langue aymara et rappelle l’occupation ancienne de cet espace par les communautés indiennes. Les mines voisines ont, quant à elles, ont été baptisées en hommage à deux hommes politiques qui soutinrent la « chilénisation du cuivre » finalisée par Salvador Allende en 1971 : Radomiro Tomic (1914-1992) qui fut député et ambassadeur et Alejandro Hales (1923-2001) qui fut ministre. La dictature militaire d’Augusto Pinochet (1973-1990), qui a pourtant imposé au pays un virage néo-libéral brutal, n’est pas revenue sur la nationalisation du cuivre. En effet, en application de la « ley reservada del cobre » (1958), une partie de la fiscalité sur la rente du cuivre alimentait directement un budget spécial pour l’équipement de l’armée. Cette loi très controversée n’a pas encore été abrogée.

Un espace extractif connecté au littoral et ainsi aux marchés internationaux

La voie ferrée par laquelle le cuivre est transporté jusqu’au port d’Antofagasta passe à l’est des mines d’El Abra, de Radomiro Tomic et de Chuquicamata pour ensuite traverser la ville de Calama du nord au sud. Cette voie ferrée est donc tout à fait stratégique en connectant le complexe minier aux terminaux portuaires, notamment à Antofagasta, d’où le cuivre chilien prend pour l’essentiel la direction de la Chine, qui consomme à elle seule la moitié du cuivre mondial.

Outre le complexe minier que nous montre l’image, le Ferrocarril Antofagasta Bolivia (FCAB) dessert en effet aussi les autres grandes mines du Norte Grande : El Abra, Escondida, Zaldivar, Lomas Bayas, El Tesoro, Billiton’s Spence. Il transporte également des métaux venant de la Bolivie enclavée qui utilise le territoire chilien pour acceder au port exportateur.

Ainsi, non seulement les activités minières façonnent le paysage mais elles organisent très largement l’ensemble de l’espace régional : paysages et grands aménagements, système productif et de peuplement, urbanisation, systèmes sociaux, réseaux de transport….  

Les ressources nécessaires aux fonctionnement du complexe minier : hommes, énergie et eau

Les hommes : pauvreté, luttes sociales et mutations

Dès le développement du système minier, la création d’un vaste salariat, mobilisé dans des conditions sociales et salariales très difficiles dans ces espaces désertiques, va déboucher sur de nombreux conflits sociaux et politiques visant l’amélioration des conditions de vie et de travail d’un côté, et un meilleur partage des richesses extraites de la terre de l’autre.

Ainsi, en 1952, Ernesto Guevara a pu visiter la mine de Chuquicamata alors exploitée par les Américains. Révolté par la dureté des conditions de travail et scandalisé que le cuivre extrait au prix de tant de souffrance bénéficie d’abord à des intérêts étrangers, il y aurait eu son épiphanie communiste. En 1973, avec la chanson « Nuestro cobre » - notre cuivre, le groupe de musique Quilapayún salue avec émotion la nationalisation du cuivre par Salvador Allende deux ans plus tôt : « la carne de la pampa enclavado en la tierre colorada », « mezclado con la sangre y con el alma de todo un pueblo pobre » (la chair de la pampa enclavée dans la terre rouge, mélangée avec le sang et l’âme de tout un peuple pauvre).

Depuis lors, les conditions de travail se sont heureusement améliorées. Mais elles restent encore risquées, surtout dans les petites mines, comme l’a rappelé en 2010 l’accident de « los 33 ». Ces mineurs de San José (Copiapó) bloqués sous terre pendant 69 jours à la suite d’une effondrement bénéficièrent alors d’une très large couverture médiatique, nationale et internationale.

Jusqu’en 2020, le seul complexe miner de Chuquimata, qui fonctionne 24h sur 24, employait environ 4.900 salariés : artificiers, mineurs, chauffeurs, mécaniciens, mais aussi ouvriers et contremaîtres travaillant à la fonderie et à la raffinerie… Ces professionnels émérites sont régulièrement présentés comme « l’aristocratie ouvrière du Chili ». Car, s’ils supportent en effet des conditions de travail particulièrement éprouvantes, ils bénéficient des meilleures rémunérations du secteur.

Ces rémunérations avantageuses sont aussi le fruit d’une puissante action syndicale et les mineurs de « Chuqui », bien qu’isolés géographiquement du reste du territoire national, ont su se rattacher au mouvement ouvrier national. Ils restent prompts à se mobiliser pour défendre leur statut car il semble que les contrats proposés par les transnationales aux jeunes recrues ne soient plus aussi interessants que par le passé. Les mineurs ont prouvé ces dernières années qu’ils pouvaient mener des grèves de plusieurs semaines – comme en 2017 et  2019 - pouvant paralyser la production au point d’inquiéter les marchés internationaux.

Mais la transformation actuelle de « Chuqui » en mine souterraine, présentée par la CODELCO comme une avancée majeure pour réduire l’impact environnemental de l’extraction, a aussi pour conséquence de fortes réductions d’effectifs, et donc des plans de licenciements. Les opérations sont davantage automatisées et pour partie gérées à distance depuis un centre intégré d’exploitation et de gestion, situé en surface à huit kilomètres au sud de la mine.

L’électricité : un isolat énergétique dépendant de l’extérieur, l’essor du solaire

Géographe spécialiste de l’Amérique du Sud, Sébastien Velut décrit le Norte Grande comme un « isolat énergétique » déconnecté du système central chilien, lequel est largement tourné vers la production d’énergie hydraulique. En revanche, la région est ici très dépendante des importations énergétiques internationales du fait de l’absence de ressources locales et régionales.

Très gourmand en énergie, le complexe minier de Chuquicamata a été approvisionné en gaz argentin, mais depuis 2005 l’Argentine a limité ses exportations et les centrales chiliennes ont dû être adaptées pour consommer du fuel ou du charbon. Ainsi, l’électricité est principalement fournie par plusieurs centrales thermiques, gérées par ENGIE, et situées sur le littoral à Tocopilla et Mejillones. Ces centrales fonctionnent au charbon, importé des Etats-Unis, de Colombie, voire même d’Australie. Des lignes à haute tension transportent ensuite le courant sur 150 kilomètres jusqu’au complexe minier.

Mais la région devient plus autonome grâce à l’essor de l’énergie solaire et pourrait même approvisionner Santiago, grâce à une interconnexion des réseaux voulue par le gouvernement actuel. Depuis quelques années, les français Total et EDF Energies Renouvelables ou encore l’italien Enel Green Power ont multiplié les investisssements dans l’Atacama. A l’est de Calama, on peut ainsi distinguer plusieurs parcs photovoltaïques : la centrale Calama Solar juste au nord-est de l’agglomération, les centrales Usya et Azabache près de l’aéroport (zoom 5), et au sud-est les centrales San Pedro de Atacama I, IV et III. Le désert d'Atacama offre en effet des conditions idéales : il bénéficie d’un des plus hauts niveaux d’irrradiation solaire du monde et c’est une zone venteuse, ce qui facilite le refroidissement des installations. Ces nouvelles infrastructures doivent permettre - en théorie - au Chili de tenir son engagement de produire 100 % d’électricité issue des énergies renouvelables d’ici à 2040.

L’eau : aridité, essor des besoins, concurrences, sécurisation des approvisionnements et dessalement de l’eau de mer

Dans cette région aride, la sécurisation de l’approvisionnement en eau, indispensable à l’ensemble des étapes du traitement du cuivre (zoom 3), est un enjeu majeur. Or la précarité du capital hydrique régional s’accentue sous l’effet du changement climatique, alors même que les besoins augmentent. En effet, l’activité minière a suscité une forte expansion démographique et donc un accroissement des besoins en eau potable (zoom 5). D’autant que d’autres activités également gourmandes en eau se sont développées, comme le tourisme à San Pedro de Atacama. Les communautés indiennes sont bien souvent les plus mal loties dans cette compétition pour la resssource.

Les ressources superficielles et souterraines régionales sont surexploitées, si bien que l’eau doit être acheminée depuis la Cordillère jusqu’à la mine via des pipelines sur de longues distances. Mais ces eaux provenant des hauts sommets sont traditionnellement captées par les populations indigènes - atacamènes, aymaras et quechuas - de l’altiplano. Les prélèvements massifs du secteur minier portent atteinte à l'équilibre des écosystèmes des hautes vallées au point de mettre en péril la mise en valeur agricole des versants cultivés et des ayllus.

Pour limiter les tensions avec les communautés locales et anticiper la raréfaction des ressources hydriques, certaines grandes entreprises minières ont pris le parti d’utiliser de l’eau de mer dessalée, acheminée par pipelines depuis le Pacifique. BHP Billiton a ainsi fait construire la plus grande usine de désallement de l’eau de mer du Chili à proximité de La Escondida tandis que la CODELCO étudie encore la question pour le complexe de Chuquicamata. Si cette option permet de réduire la pression sur la ressource hydrique locale et régionale, les usines de désalinisation sont coûteuses à construire et gourmandes en électricité, si bien que le procédé renchérit encore le coût de production du cuivre.

Une pression environnementale considérable face aux enjeux d’un développement plus durable

Le cuivre : « El sueldo de Chile » - « le salaire du Chili »

Le Chili a fait le choix d’un modèle de développement extractiviste rentier et bien que l’économie nationale connaisse une relative diversification, le cuivre assure encore 10 % du PIB et représente encore à lui seul 45 % de la valeur des exportations du pays. Il apparaît donc toujours selon la formule consacrée comme « el sueldo de Chile » (le salaire du Chili).

Mais son exploitation s’accompagne d’externalités négatives environnementales et sanitaires considérables, bien soulignées par l’OCDE dans son Examen environnemental du Chili de 2016 et dénoncées avec de plus en plus de force par une partie de la population.

Une pollution massive : un modèle extractiviste rentier et extensif

Les déchets solides, liquides ou gazeux issus de la transformation du minerai de cuivre sont une source de pollution pour l’air, les sols, les eaux et constituent un risque majeur pour la santé humaine. On retrouve là l’expression d’un modèle extractiviste rentier et extensif s’accrifiant les hommes et l’environnement afin de réduire au maximum les coûts de production directs et indirects.         

La noria incessante des camions, les explosions quotidiennes pour détacher le minerai ou encore les effluents émanant des terrils forment des nuages de poussière toxiques. Les fonderies émettent quant à elles des fumées chargées en métaux lourds, comme l’arsenic, et en soufre (zoom 2). Sans surprise, les maladies respiratoires (silicose) et les cancers sont fréquents à Calama et plus généralement dans la région. La négociation d’une meilleure couverture santé compte parmi les revendications les plus fréquentes lors des grèves.

Outre la pollution atmosphérique, les bassins de décantation et les terrils peuvent suinter au risque de provoquer progressivement un drainage minier acide (DMA) qui pollue durablement les sols et les nappes phréatiques (zoom 3).

Des ruptures soudaines de réservoirs d’eau contaminée sont également possibles, de même que leur débordement. Le cas s’est déjà produit en 1997 à Quillagua, en aval du Loa, à la suite d’un orage brutal. Le contenu toxique des bassins de stockage de la CODELCO s’est répandu dans la plaine, polluant irrémédiablement les eaux et les sols et contraignant une partie de la population à l’exil. Il ne reste dans la localité qu’une centaine d’habitants approvisionnés en eau potable par des camions-citernes.

Mobilisations citoyennes : les rapports de domination centre/périphéries en débat

Le slogan de l’entreprise publique CODELCO « Orgullo de todos » (notre orgueil à tous) entend affirmer que le cuivre demeure un objet de fierté nationale et que son exploitation fait l’objet d’une consensus national. Mais à l’échelle locale, les habitants du Norte Grande qui subissent directement les externalités négatives induites par l’exploitation cuprifère estiment payer un lourd tribut. On retrouve là un bel exemple des rapports sociaux-économiques de domination entre une région centrale et ses marges périphériques.

Les habitants de Calama sont ainsi mobilisés depuis plus d’une décennie pour réclamer une meilleure qualité de vie. Certains slogans utilisés lors des manifestations de 2011 mettent clairement en avant l’idée d’une dette sociale du pays à leur égard : « ¿ Qué sería de Chile sin Calama ? » (« Que serait le Chili sans Calama ? »).

Ce soulèvement populaire local s’inscrit dans un contexte plus global d’essor national des mobilisations citoyennes, lesquelles ont culminé à l’automne 2019 lorsque quatre milllions de Chiliens, soit près de 22% de la population, ont manifesté contre les inégalités et finalement obtenu du gouvernement, l’organisation d’une réforme de la constitution héritée de Pinochet.

L’orientation RSE de la CODELCO pour limiter la conflictualité

Dans ce contexte dégradé, le Chili a décidé d’imposer des standards d’émission plus restrictifs portant sur les particules fines, le dioxyde soufre, l’arsenic et le mercure et pris des engagements ambitieux lors de la COP 21 de 2015. Les entreprises minières doivent donc procéder à des investissements conséquents afin de mettre aux normes leurs installations et c’est ainsi que la CODELCO a été incitée à transformer « Chuqui » en mine souterraine.

Il est vrai que ces dernières années, plusieurs méga-projets miniers ont été empêchés par la justice, saisie par des écologistes et des communautés indigènes. Le Chili a rejeté en 2017 un projet minier et portuaire qui devait être mis en place par Andres Iron dans la région de Coquimbo, car il menaçait la réserve naturelle abritant 80 % de la population mondiale de manchots de Humboldt. Et en 2020, la justice chilienne a mis un coup d’arrêt définitif à Pascua Lama, une mine aurifère dans les glaciers du sud de la Cordillère des Andes exploitée par l’entreprise canadienne Barrick Gold, laquelle a dû en outre s’acquitter d’une amende pour avoir enfreint de manière répétée les normes environnementales.

La géographe Anne-Laure Amilhat Szary explique que pour se mettre en conformité avec la loi et assurer la paix sociale propice à la poursuite de leurs activités, les entreprises minières prennent désormais le parti d’afficher une stratégie axée sur la Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE). Leur action prédatrice est évidente mais pour mieux la faire accepter localement, elles ont pris l’habitude de mettre en place des politiques de compensation pour les résidents des communes sur lesquelles elles s’installent. L’objectif étant toujours de privilégier les mécanismes non judiciaires en vue du règlement des éventuels différends. Ainsi, après les manifestations de 2011 à Calama, la CODELCO s’est engagée dans un partenariat public-privé avec la municipalité pour financer un plan d’aménagement durable de la ville (zoom 5).

Dans ce Norte Grande isolé du reste du territoire chilien, les firmes transnationales sont les premiers acteurs économiques et le gouvernement chilien leur a longtemps abandonné le développement de la région. Certes, elles ont désenclavé les ressources et créé des emplois mais les externalités négatives considérables induites par l’extraction du cuivre créent des tensions qui reposent la question de la gouvernance de ce territoire.


Zooms d’étude

La haute vallée du Loa et les rebords volcaniques de l’altiplano

Cette image spectaculaire nous montre à l’ouest, la haute vallée du Loa, recevant ici les eaux d’un de ses affluents, la rivière San Pedro de Inacaliri, qui prend sa source dans la Bolivie voisine à 35 km à l’est. Comme on peut le voir, la rivière creuse un canyon profond, une « quebrada », à travers une chaîne de volcans qui viennent délimiter les rebords sud-ouest de l’altiplano, cette plaine d’altitude située au cœur de la cordillère des Andes.

Au nord de la rivière, on peut ainsi observer les strato-volcans jumeaux de San Pedro et de San Pablo qui s’élèvent à 6.000 mètres par rapport au niveau de la mer et sont couverts de glace dans leur partie sommitale, mais qui sont en fait des édifices plus modestes puisqu’ils sont perchés sur l’altiplano. Ils forment un ensemble complexe avec plusieurs cratères et l’on peut repérer les évantails de débris issus des coulées pyroclastiques, notamment à l’ouest du petit volcan la Poruña, sur le flanc occidental du San Pedro. Au sud, de la rivière, le volcan Paniri et le Cerro del Leon sont séparés par le Cerro Chao, un gigantesque dôme de lave. Ces volcans dégagent encore des fumerolles mais n’ont pas connu d’éruption récente, à la différence du Lascar plus au sud.

Dans la vallée, on peut repérer un campement de la CODELCO et d’anciennes mines de soufre.

Ces volcans contribuent à l’attrait touristique de la zone, qui est avec l’activité minière, l’autre moteur de l’économie régionale. L’aéroport de Calama dessert aussi le village pittoresque de San Pedro de Atacama plus au sud (hors image), lequel sert de point de départ pour diverses expéditions vers des sites naturels remarquables : Salar d’Atacama, Vallée de la mort, Vallée de la Lune, Volcan Licancabur….


Zoom 1


Repères géographiques

Le fonctionnement du complexe minier de Chuquicamata

« Chuqui », de la mine à ciel ouvert à la mine souterraine

L’oeil repère, au centre de l’image, la démesure du cratère béant de la mine de Chuquicamata. De forme elliptique, long de 4,5 km et large de 3,5 km, il s’élargit en gradins successifs, qui sont autant de bancs d’exploitation façonnés à coups d’explosifs chaque jour à heure fixe (« tres, dos, uno, fuego »).

Le cratère s’enfonce profondément dans la terre, sur plus d’un kilomètre, au point que les camions Komatsu, aux proportions colossales, montés sur des pneus de 4 mètres de diamètre, mettent une heure pour parcourir les sillons et rejoindre le fond de la mine, plus d’une heure encore, pour rapporter leur cargaison à la surface dans une noria poussiéreuse. Chaque camion engloutissant 3 à 5 litres de diesel par minute, de tels délais ont renchéri les coûts de production et ce, alors même que l’on constatait la baisse des teneurs des minerais en surface.

En conséquence, la CODELCO a décidé d’abandonner progressivement l’exploitation à ciel ouvert pour transformer Chuquicamata en mine souterraine et ainsi prolonger l’exploitation jusqu’en 2057. Les 800 kilomètres de galeries souterraines de « Chuquimata subterranéa » ont été creusées à l’est du cratère et sont entrées en service en 2020.

Plusieurs procédés d’extraction du cuivre sur le site

Les gisements porphyres cuprifères produisent deux types de minerais. Premièrement, les oxydes de cuivre remarquables à leur couleur verte et correspondant à la partie superficielle – ou supergène - du gisement. Deuxièmement, les sulfures de cuivre que l’on trouve dans les profondeurs de la mine au-delà de 300 mètres. Chaque type de minerai nécessite un procédé d’extraction spécifique : hydrométallurgique pour les premiers, pyrométallurgique pour les seconds; qui sont sous-tendus par des infrastructures idoines.

Les infrastructures : le traitement des minerais

Une fois remontés des profondeurs, les minerais subissent un premier traitement minéralurgique plus ou moins approfondi : concassage pour les oxydes de cuivre comme pour les sulfures de cuivre, puis broyage et flottation spécifiquement pour les seconds.

Les oxydes de cuivre concassés sont empilés in situ, en gigantesques tas, lesquels sont ensuite aspergés avec une solution à base d’acide sulfurique afin de dissoudre le minerai pour mieux récupérer le métal. Plusieurs de ces piles de lixiviation sont bien visibles sur l’image, au nord de la mine Radomiro Tomic ou encore à l’extrêmité sud de l’image. Elles prennent la forme de petits rectangles disposés perpendiculairement de part et d’autre d’un chemin.

Quant aux sulfures de cuivre, une fois réduits en miettes, ils prennent la forme d’un concentré de cuivre qui est dirigé vers les fonderies que l’on peut repérer sur l’image grâce aux fumées noires qu’elles émettent. Ce concentré est alors chauffé à plus de 1.200 degrés dans des fours avec de l’air enrichi en oxygène, ce qui donne des mattes à teneur en cuivre de 60 %. Mais il faut encore éliminer le fer, le soufre et d’autres impuretés à l’aide de convertiseurs. Le cuivre en fusion est ensuite déversé dans des moules à plaques où il durcit pour former des anodes qui pèsent 400 kilos et contiennent 99,7 % de cuivre.

Le métal est enfin envoyé à la raffinerie pour subir un affinage par électrolyse qui permet l’obtention des fameuses cathodes, ces plaques constituées de cuivre pur à 99,99 %, qui font la réputation de Chuquicamata. Sur l’image, on peut observer d’une part les gigantesques cuves des raffineries de Chuquicamata. Mais aussi un site extérieur, à proximité cette fois de Radomiro Tomic, où les cathodes sont entreposées à en attendant leur expédition. On voit le métal rouge scintiller au soleil.

Ces procédés d’extraction du cuivre produisent divers types de déchets miniers

A l’ouest des mines, on distingue de gigantesques morts-terrains dont l’aspect blanchâtre contraste avec les ocres du désert. Appelés familièrement « tortas de ripios » (gâteaux de pierres), ils grossissent à mesure que la mine s’approfondit car ils résultent de l’accumulation des stériles déblayés pour accéder au minerai.

Au sud-ouest de la mine de Chuquicamata, on peut repérer la ville éponyme qui fut construite au début du XXe siècle par les Américains pour loger les mineurs et leurs famille, et où la légende veut que le coca-cola ait été introduit pour la première fois au Chili. Mais cette ancienne company town, aujourd’hui partiellement ensevelie sous « la torta », a été abandonnée en 2007 pour des raisons sanitaires (exposition à la pollution, au bruit), sécuritaires (instabilité possible des terrils) autant qu’économiques puisque le gisement de cuivre se prolonge sous le site urbain.

Tout à l’ouest de l’image au niveau de Chuquicamata, on peut aussi repérer des modules enterrés de forme rectangulaire accueillant des résidus miniers solides contenant en particulier de l’arsenic (« rellenos de seguridad »).

Les eaux toxiques, comme celle qui servent à la lixiviation et contiennent de l’acide sulfurique sont conservées dans des piscines d’eau contaminée (« piscinas de emergencia ») à proximité des raffineries. Sur l’image, elles forment des carrés ou des rectangles presque noirs par exemple tout au nord, à côté des piles de lixiviation de Radomiro Tomic.

Image réalisée par un satellite Pléiades le 6 octobre 2016.
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Repères géographiques

Le salar de Talabre, un site naturel spectaculaire transformé en bassin de décantation
pour déchets miniers

Ce zoom permet d’observer ce qui était, à l’origine, le salar de Talabre. Un salar est une dépression naturelle, un ancien lac formé par l’affleurement d’une nappe phréatique dont les eaux chargée en sel provenaient des précipitations lessivant les volcans des Andes. Une fois l’eau évaporée, la croûte de sel recouvrant le sol a été, au cours des millénaires, cimentée par les poussières sous l’action des vents du désert.

Si certains sont devenus des sites touristiques majeurs, celui-ci fait désormais office de gigantesque bassin de décantation (« tranque de relaves ») où sont déversées les boues contenant les résidus miniers issus des processus d’extraction et de raffinage. Le lac turquoise au sud du salar est donc en fait une lagune d’eau contaminée. Bien souvent, les bassins de décantation sont consolidés avec des stériles de la mine.


Zoom 3


Repères géographiques

La mine d’El Abra au nord

Située dans le prolongement du complexe minier de Chuquicamata, à 40 kilomètres au nord, El Abra est une autre mine de cuivre à ciel ouvert, aux caractéristiques similaires. Le site se trouve cependant à une altitude supérieure, entre 3.900 et 4.000 mètres, et l’on reconnaît à l’est de l’image, le rio Loa qui s’écoule depuis les Andes voisines. Exploitée depuis 2011, el Abra est détenue à 51 % par la multinationale américaine Freeport-McMoRan (FCX) et à 49 % par la CODELCO.

Au centre de l’image, on repère le cratère de la mine, encerclé par les morts-terrains. L’un des éléments les plus singuliers de ce site est l’immense convoyeur qui s’étire sur près de 15 kilomètres pour conduire le minerai plus à l’est, où se trouvent des infrastructures indiquant un traitement hydrométallurgique du minerai (voir zoom 2). Après avoir été concassé, le minerai est en effet entassé en piles de lixiviation, que l’on peut repérer juste au nord de la décharge de stériles qui est quant à elle en forme d’évantail.  

Avant la pandémie de COVID-2019 qui contraint l’activité, les exploitants envisageaient des travaux pour développer une filière pyrométallurgique permettant un traitement efficient des sulfures de cuivre (voir zoom 2). Ces investissements permettraient de prolonger l’activité de la mine au-delà de 2029 et d’augmenter encore la production (90 000 tonnes de cuivre en 2018) mais ils sont pour l’instant reportés.


Zoom 4


Repères géographiques

La ville de Calama, une cité-dortoir au sevice
de la mine

Calama, simple campement minier au début du XXe siècle, a connu une croissance fulgurante et compte aujourd’hui 145.000 habitants. S’y ajoute une population flottante de 30.000 personnes qui travaillent de manière intermittente à la mine, comme les ingénieurs résidant à Antofagasta ou à Santiago, qui visitent le site une semaine par mois.

L’urbanisation se déploie selon un plan en damier typique où domine l’habitat individuel de faible hauteur, notamment en raison des normes sismiques. Le quart sud-est de la ville à proximité du lit majeur du rio Loa est dévolu aux activités agricoles. Dans cette région aride, où les sols sont trop secs pour absorber l’eau, les rares pluies causées par l’hiver altiplanique peuvent provoquer des crues subites dévastatrices, comme en 2019 où l’état de catastrophe naturel a été déclaré à Calama.

Toute l’économie urbaine est polarisée par le complexe minier qui emploie directement plusieurs milliers de personnes mais fournit aussi du travail à de nombreux sous-traitants, basés à Calama. En 2007, lorsque la CODELCO a condamné la company town originelle de Chuquicamata, c’est bien sûr à Calama, qu’elle a relogé ses employés et leurs familles, soit environ 25 000 personnes. On peut repérer sur l’image, les lotissements construits à cet effet, au sud du rio Loa, à proximité immédiate de l’aéroport. Les ouvriers de la mine bénéficiaient déjà d'un hôpital réservé (Hospital del Cobre), financé par l'entreprise, ainsi que de plusieurs écoles pour leurs enfants. Des investissements consentis par la CODELCO pour retenir sa main-d’œuvre et compenser l’extrême pénibilité des conditions de travail.

Bien que dépendants de l’activité minière, les habitants de Calama se sont mobilisés pour surveiller les pratiques de la CODELCO et réclamer une meilleure qualité de vie. En réponse, la municipalité a lancé en 2012 un plan d’aménagement urbain durable : « Calama PLUS » dont les projets ont été financés par un partenariat public-privé, auquel a pris part la CODELCO. Outre la construction de nouvelles aires de jeux et de sport, le plan visait aussi à rendre symboliquement sa vocation d’oasis à Calama. Un aqueduc traverse désormais l’espace urbain et alimente un système d’irrigation qui a permis de planter des arbres et d’apporter un peu de fraicheur et de couleur à cette ville si minérale et polluée.

Si Calama a été une cité-dortoir au service de la mine, les mobilisations citoyennes font aujourd’hui évoluer la gouvernance urbaine.


Repères géographiques

D’autres ressources

Sur le site Géoimage

Bernadette Mérenne-Schoumaker : Chili - L’exploitation du lithium dans le désert d'Atacama : nouvelle ressource stratégique et bouleversement technologique mondial
https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/chili-lexploitation-du-lithium-dans-le-desert-datacama-nouvelle-ressource-strategique-et

Rapports

Rapport du BRGM, décembre 2019, « Le cuivre : revue de l’offre mondial en 2019 », Rapport Final RP-69037-FR
http://infoterre.brgm.fr/rapports/RP-69037-FR.pdf

Étude de l'OCDE, 2016, Examen environnemental du Chili
https://www.oecd.org/fr/publications/examens-environnementaux-de-l-ocde-chili-2016-version-abregee-9789264269163-fr.htm

Sites internet

https://www.codelco.com/

Articles

Anne-Laure Amilhat Szary, « Les entreprises minières dans la gouvernance territoriale. Entre négociations de pouvoir et rivalités territoriales, qui porte le développement aux habitants ? », Revue de Géographie de l’Est, 2011, 50 (3-4)
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00694073/document

Silvina Cecilia Carrizo, Sébastien Velut et Jimena Hevia, « Le Nord du Chili : un isolat énergétique dans un désert minier », Cybergeo : European Journal of Geography [En ligne], Espace, Société, Territoire, document 567, mis en ligne en 2011.
https://journals.openedition.org/cybergeo/24792

Sébastien Velut et Alexandra Poignant, « Un cycle de politiques environnementales  », Cahiers des Amériques latines [En ligne], 68 | 2011, mis en ligne le 01 juin 2013, consulté le 22 novembre 2019.

Hélène Lamicq,  « Désert d’Atacama », Encyclopædia Universalis [en ligne]

Francesco Emmanuel Penaglia Vásquez,  Esteban Valenzuela Van Treek, « Rebeldía en Calama: desafío al orden centralista chileno en un contexto de boom minero », Revista Mexicana de Ciencias Politicas y Sociales,  Volume 59, Issue 222, September–December 2014, Pages 161-185
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0185191814702144

Ouvrages

Pierre Pourrut, « Le désert, l'homme et l'eau. S'adapter pour survivre en Atacama » in Yves Gillon, Christian Chaboud, Jean Boutrais, Christian Mullon et Jacques Weber (dir.), Du bon usage des ressources renouvelables, Coll Latitudes 23, IRD Editons, 2000, p. 199-221
https://books.openedition.org/irdeditions/25406?lang=fr

Bernadette Mérenne-Schoumaker : Energies et minerais. Des ressources sous tension, coll. La Documentation Photographique, n°8098, Edition de la Documentation Française, Paris, 2014.

Bernadette Mérenne-Schoumaker : Atlas mondial des matières premières. Des ressources stratégiques, coll. Atlas, Edition Autrement, Paris, 2013.

En chanson

Quilapayún 1973 - Nuestro Cobre [VIDEO EN VIVO] - YouTube

Contributeurs

Clémence Cattaneo, professeure de Chaire supérieure, lycée Thiers, Marseille

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