Chili / Argentine - Les Andes méridionales : le 3ème système glaciaire mondial ; entre rivalités, patrimonialisation et tourisme

Aux confins de l’Amérique du Sud, en Patagonie, la cordillère des Andes méridionales est recouverte par un magnifique champ de glace, appelé Campo de Hielo Patagónico Sur au Chili et Hielos continentales en Argentine. Il s’étire sur 350 kilomètres et sur 15 à 50 km de large entre 48°30’ et 51°30’ de latitude Sud. D’une superficie de près de 16 800 km2, il forme le troisième système glaciaire au monde après l'Antarctique et le Groenland et alimente une quarantaine de glaciers qui s’écoulent dans le Pacifique côté chilien ou dans de vastes lacs, côté argentin. Cette marge sous-peuplée, aux limites de l’œkoumène, a fait l’objet d’un conflit de souveraineté que l’Argentine et le Chili ont désamorcé par la création de parcs naturels dans la zone frontalière. S’ils favorisent aujourd’hui la mise en valeur économique de la région par le tourisme, ces parcs naturels soulèvent la question de la compatibilité de cette activité avec la protection d’un environnement exceptionnel dont la vulnérabilité est exacerbée par le changement climatique.
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Légende de l’image

A la frontière entre le Chili et l'Argentine, cette image a été prise par les satellites Sentinel-2 les 20 et 27 janvier 2022. Il s'agit d'une image en couleur naturelle et la résolution est de 10m  

Contient des informations © COPERNICUS SENTINEL 2022, tous droits réservés


Repères géographiques

Présentation de l’image globale

Le 3ème  système glaciaire mondial :
hautes montagnes, hautes latitudes et déserts englacés

Un champ de glace dans les Andes méridionales

L’image satellite, divisée en trois sous-ensembles, révèle le caractère spectaculaire de ces paysages modelés par les glaciations quaternaires mais aussi leur relative diversité, liée au gradient altitudinal, ainsi qu’au différentiel de pluviométrie entre les deux versants de la cordillère. Les Andes jouent en effet un rôle de barrière pour les vents d’ouest si bien que les précipitations sont plus abondantes dans la partie occidentale de la région que dans la partie orientale.

Des milieux exceptionnels

Au centre de l’image, on peut observer le vaste Champ de glace patagon Sud (16 800 km2), ainsi baptisé pour le distinguer du Champ de glace patagon Nord, de taille plus modeste (4 200 km2) situé quant à lui, entre −46°30' et −47°30' de latitude Sud (hors image). Ces deux ensembles glaciaires, alignés sur la Cordillère des Andes méridionales, sont en fait les « reliques » de l’inlandsis qui recouvrait toute la Patagonie lors du dernier maximum glaciaire, il y a environ 20 000 ans.

Leur superficie actuelle suffit toutefois à en faire le troisième plus grand système glaciaire au monde après l'Antarctique et le Groenland, l’équivalent de cinq fois les glaciers des Alpes qui s’étendent sur 4 000 km2. Mais à la différence du massif alpin, l’accumulation de glace est ici davantage le produit de la latitude et des précipitations, favorisées par l’influence maritime, que de l’altitude modeste (1 500 mètres en moyenne).

La cordillère des Andes s’abaisse en effet progressivement vers le Sud mais présente encore, dans la région dévoilée par l’image, quelques sommets culminant autour de 3 000 mètres comme le Fitz Roy (3 405 mètres) ou le Cerro Torre (3 128 mètres) dont la paroi verticale de 800 mètres, surmontée d’un champignon de glace particulièrement instable, reste un défi périlleux pour les alpinistes. Le drame mystérieux, qui entoura la première tentative d’ascension en 1959, fournit à Werner Herzog la matière d’un film - Cerro Torre, le cri de la roche (1990) - qui contribua à entretenir la légende du site.

Deux versants bien singuliers

Ces sommets granitiques escarpés et battus par les violentes rafales des vents d’ouest - les quarantièmes rugissants et les cinquantièmes hurlants - surplombent, du côté argentin, une série de lacs alimentés par d’imposants glaciers issus du champ de glace, comme le glacier Upsala (Zoom 2.2) et le glacier Perito Moreno qui plongent tous deux dans le lac Argentino au sud de l’image (Zoom 3.1). Occupant d’amples auges glaciaires, ces lacs sont ponctués de dépôts morainiques et séparés les uns des autres par des plateaux (mesetas) qui laissent progressivement place aux steppes arides de la Patagonie argentine où la végétation se réduit à quelques arbustes épineux.

A l’ouest, le Chili offre un paysage labouré par l’érosion glaciaire en un dédale d’îles et d’îlots, de fjords (d’anciennes vallées glaciaires envahies par la mer) et de canaux, plus étroits néanmoins que le détroit de Magellan (hors image) qui sépare la Terre de Feu du continent sud-américain. Dans cette partie de l’image, la forêt la plus australe du monde, se manifeste par des tonalités plus sombres. Extrêmement dense, elle est constituée de feuillus apparentés au hêtre (genre nothofagus) comme le coihue, la lenga ou le ñirre mais compte aussi des conifères parfois endémiques (ciprés de las Guaitecas) ainsi que de hautes fougères (nalcas). Elle est le domaine d’espèces emblématiques désormais menacées ainsi que le puma, le cerf des Andes méridionales (huemul), le condor ou encore le nandou de Darwin.

Ces paysages grandioses ont valu au parc des Glaciers, sur lequel sont centrées les images satellites, d’être, en 1981, le premier site argentin classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO. D’une superficie de 600 000 hectares, il est limitrophe de deux parcs nationaux chiliens : le parc Bernardo O’Higgins (dans la partie occidentale de l’image) qui est, avec 3,5 millions d’hectares, le plus étendu du pays, et le parc Torres del Paine (dans l’angle sud-est de l’image), qui compte environ 180 000 hectares et fut déclaré réserve de biosphère par l'UNESCO en 1978. Cet ensemble de zones protégées d’une taille exceptionnelle s’impose aujourd’hui comme un outil de coopération régionale entre l’Argentine et le Chili, mais la question de la frontière dans ce secteur fut longtemps conflictuelle.

Une « orogénèse » longue et litigieuse : intégration, frontières et marges

Dès l’indépendance au début du XIXe siècle, la Patagonie située en marge des territoires nationaux chilien et argentin devint l’enjeu d’un âpre conflit de souveraineté entre les deux Etats et la détermination de la frontière, « l’horogenèse » selon l’expression de Michel Foucher, y prit plus d’un siècle.

La dyade frontalière Argentine/Chili : la 3e plus longue du monde

La frontière terrestre entre l'Argentine et le Chili qui court sur plus de 5 000 kilomètres du Tropique du Capricorne au Cap Horn est la troisième plus longue du monde après les dyades Canada-États-Unis et Kazakhstan-Russie. Sébastien Velut explique que les Etats nouvellement indépendants choisirent d’appuyer leur frontière politique sur la Cordillère des Andes alors qu’elle n’était pas perçue comme une limite par les sociétés indigènes qui vivaient sur les deux versants.

Le Chili et l’Argentine s’accordèrent ainsi en 1881 sur le traité des Limites qui stipulait que la frontière passerait par les plus hautes crêtes de la Cordillère, coïncidant avec la ligne de partage des eaux. Ce dernier critère physiographique distingue les bassins versants : de part et d’autre de cette ligne, l'écoulement des eaux de surface se fait dans des directions et vers des exutoires différents. Ce critère fut fréquemment employé pour la détermination des frontières car il évite à des Etats voisins d’avoir à se partager un cours d’eau.

Si ce principe permit bien de déterminer, démarquer puis borner l’essentiel de la frontière chilo-argentine, certains secteurs posèrent problème, notamment celui de la calotte glaciaire andine visible sur l’image satellite. En effet dans la région, la ligne de crête ne coïncide pas avec la ligne de partage des eaux : l’accumulation de dépôts morainiques a modifié le drainage et certains cours d’eau, prenant leur source sur le versant oriental de la cordillère, s’écoulent pourtant vers le Pacifique. Le Chili tenta d’exploiter cette topographie particulière en insistant pour que la ligne de partage des eaux servît bien à établir la frontière tandis que l’Argentine, que cette solution désavantageait, ne jurait que par la ligne des plus hautes crêtes.

Arbitrages, tensions terrestres et maritimes et bornages

Un arbitrage du roi Edouard VII d’Angleterre, suivi d’un accord signé en 1902, tenta de ménager les deux parties sans toutefois préciser le tracé, faute de relevés topographiques. En 1941, les deux pays créèrent une Commission Mixte des Limites rassemblant des experts argentins et chiliens afin de démarquer puis borner la frontière. Mais ses travaux furent mis à mal par l’installation des dictatures du général Pinochet (1973-1990) au Chili et de la Junte (1976-1982) en Argentine. Si les deux régimes furent capables de coopérer pour traquer les opposants dans le cadre du Plan Condor, ils frôlèrent la guerre en 1978 pour la délimitation des frontières maritimes au débouché du canal de Beagle, au sud de la Terre de feu et n’évitèrent l’affrontement que par une opportune médiation du Pape Jean-Paul II.

La transition démocratique dans les années 1980 favorisa la reprise des négociations et les deux Etats voisins signèrent au Vatican un Traité perpétuel de paix et d'amitié (1984) qui augurait du règlement pacifique des derniers litiges frontaliers en Patagonie. En 1984, le conflit du Beagle trouva une issue définitive mais il fallut encore de longues négociations pour que le Chili et l’Argentine parviennent, le 16 décembre 1998, à un accord sur la zone des glaciers.

Le tracé frontalier ne correspond finalement ni à la ligne de crête qui se trouve tout entière du côté chilien, ni à la ligne de partage des eaux puisque certains lacs sont divisés, comme celui du nord de l’image dont chaque moitié a été baptisée en l’honneur du héros national de l’Indépendance : Bernardo O’Higgins (1778-1842) pour le Chili et José de San Martin (1778-1850) pour l’Argentine. Enfin, malgré cet accord, la question de la démarcation et du bornage de la frontière reste pendante pour une section de 60 kilomètres que l’on peut localiser sur l’image satellite, du Mont Fitz Roy au Cerro Murallón.

Des parcs naturels frontaliers : la protection de la nature instrumentalisée à des fins géopolitiques

La Patagonie : « Far South », ultra-périphéries, intégration nationale et tensions

C’est donc dans un secteur frontalier litigieux que l’Argentine créa le parc des glaciers en 1937 et le Chili, les parcs Torres del Paine en 1959 et Bernardo O’Higgins en 1969. Les objectifs allaient bien au-delà de la fonction affichée de protection de la nature et relevaient davantage de la géopolitique à une double échelle.

A l’échelle nationale, chacun des deux Etats s’efforçait d’intégrer « sa » Patagonie, soit un espace ultra-périphérique caractérisé par l’immensité, des conditions climatiques extrêmes et la faiblesse du peuplement tandis qu’à l’échelle internationale, il s’agissait de faire face aux ambitions concurrentes du voisin et d’affirmer sa souveraineté sur un espace où la frontière restait floue, dans une dialectique front pionnier (« frontier ») / frontière politique (« border ») caractéristique des Amériques.

La Patagonie, ce « Far South », fut historiquement incorporée aux territoires nationaux chilien et argentin par le biais de campagnes militaires qui décimèrent les populations indigènes, comme la « Campagne du Désert » menée par l’Argentine entre 1879 et 1885. Le terme « désert » semblait déjà nier la présence des indiens Aónikenk (ou Tehuelche) qui furent alors massacrés et déportés. La région fut ensuite ouverte à l’immigration de pionniers d’origine européenne attirés par la possibilité de devenir propriétaires et vivant de l’élevage. Pour chaque Etat, l’occupation du territoire était cruciale tant la région était disputée mais, dans l’espace révélé par l’image satellite, le peuplement reste extrêmement faible.  

Encore aujourd’hui, la province argentine de Santa Cruz où se situe le parc des Glaciers présente une densité de 1,38 habitant au km2, et l’essentiel des 270 000 habitants se concentre dans des villes situées sur le littoral (Puerto Santa Cruz, Rio Gallegos – hors image) à 300 voire 400 km de la frontière. La route 40 d’orientation méridienne dessert une série de localités situées dans les mesetas patagonicas, le long de petits fleuves qui sont les émissaires des lacs glaciaires et rejoignent l’Atlantique. Enfin, quelques bourgs furent fondés dans le piémont andin pour surveiller la frontière, comme El Chaltén, créé en 1985 à proximité du Mont Fitz Roy ou El Calafate sur la rive sud du lac Argentino (Zoom 1.1).  

Mais côté chilien, dans la région de Magallanes et de l’Antarctique et plus spécifiquement dans la province Ultima Esperanza visible sur l’image, les contraintes physiques constituèrent un obstacle assez définitif au peuplement. La densité est inférieure à 0,4 habitant au km2 et les 20 000 habitants de la province vivent plus au sud, à Natales (hors image) et Torres del Paine (Zoom 3.2). D’ailleurs la route australe (carretera austral) ou route n°7, qui prolonge la célèbre Panaméricaine depuis Puerto Montt, s’arrête juste au nord des lacs O’Higgins et San Martin visibles sur l’image, à Villa O’Higgins qui compte à peine 500 habitants.

La construction de cette route de 1 200 km évoluant sur le versant chilien des Andes entre des fjords et des lacs qu’il faut parfois traverser par bac, avait été lancé en 1976 par Augusto Pinochet pour désenclaver la région d’Aysén, située au nord de la zone couverte par l’image satellite. Mais face aux multiples défis d’ingénierie à relever pour une utilité économique limitée, son éventuel prolongement au sud reste un pari ambitieux et le parc Bernardo O’Higgins n’est aujourd’hui accessible depuis le Chili que par bateau ou par hélicoptère.

Les Parcs nationaux : marqueurs de souveraineté et consolidations démocratiques

Ces parcs naturels étaient donc à l’origine des marqueurs de souveraineté interne et externe : ils permettaient au pouvoir central d’affirmer son contrôle sur une marge peu peuplée, tout en servant de zones tampons avec l’Etat voisin.

Mais dans les années 1990, sous l’effet conjoint de la consolidation démocratique et de l’essor de l’intégration régionale sur le continent américain, la frontière entre le Chili et l’Argentine vit ses fonctions évoluer pour devenir « couture » au lieu de « coupure ». Or en parallèle, les gouvernements démocratiques s’emparèrent de la question environnementale pour se démarquer des régimes militaires si bien que ces aires protégées frontalières apparurent comme de potentiels outils de coopération dans de multiples domaines (scientifique, environnemental, touristique), ce dont témoigne le programme de conservation du cerf Huemul mené par les deux pays.

Ainsi, le champ de glace patagon fut moins mobilisé comme un enjeu disputé et davantage comme un bien commun dont il importait d’assurer la conservation mais aussi la promotion pour renforcer l’attractivité touristique de cette région reculée.

La valorisation économique de la Patagonie : exploitation productive des ressources ou préservation des espaces naturels à des fins touristiques ?

Les anciens systèmes d’exploitation : élevage ovin, hydrocarbures, forêts et tourisme

Le développement économique de la Patagonie fut globalement stimulé par l’élevage ovin mais l’Argentine y exploite les hydrocarbures depuis les années 1920 et l’essentiel de sa production provient aujourd’hui du bassin de Neuquén dans le nord de la région - lequel connaît un nouvel essor grâce à d’importantes réserves d’hydrocarbures de schiste (gisement de Vaca Muerta), mais aussi du bassin de San Jorge en Patagonie centrale ainsi que du bassin austral en Terre de Feu.

Quant au Chili, il a longtemps exploité les forêts - les aires protégées du pays sont d’ailleurs administrées par la Corporation Nationale des Forêts (CONAF) rattachée au Ministère de l’Agriculture et non de l’Environnement, et favorise, depuis les années 1990, l’installation de fermes d’élevage de saumons qui trouvent dans les fjords des conditions propices (hors parcs naturels).

Prenant la mesure de la fascination exercée par la Patagonie, célébrée par les écrivains voyageurs comme Bruce Chatwin (En Patagonie, 1977) et autres routards aspirant à sortir des sentiers battus, l’Argentine fit du tourisme un axe stratégique du développement régional à partir des années 1980. Le classement par l’UNESCO du parc national des Glaciers déclencha un véritable engouement et le glacier Perito Moreno (zoom 2.1) attire aujourd’hui 600 000 visiteurs par an. Il s’agit là d’un tourisme orienté « sport et aventure » tandis qu’Ushuaia, dont la situation de « bout du monde » alimente le mythe, est davantage une escale pour de luxueuses croisières qui poussent parfois jusqu’à l’Antarctique distant de 1 000 kilomètres.

La valorisation de la Patagonie chilienne par le tourisme dans les années 2000

C’est plus tardivement, dans les années 2000, et parce qu’il était confronté à une série de conflits socio-environnementaux (pollution engendrée par l’industrie salmonicole, incendies liés à l’exploitation forestière) que le gouvernement chilien résolut de valoriser économiquement la Patagonie en misant sur le tourisme, présenté comme la voie royale pour un développement durable. Le point de bascule fut la mobilisation sociale massive suscitée par le méga-projet HidroAysén auquel le gouvernement avait donné son accord en 2007.

Un consortium d’entreprises prévoyait, dans la région d’Aysén (au nord de la zone couverte par l’image, hors parc naturel), la construction de huit barrages hydroélectriques, associés à une ligne à haute tension pour alimenter Santiago située à plus de 2 300 kilomètres. Mais le projet fut bloqué par le justice chilienne puis abandonné en 2014 et le gouvernement privilégia dès lors le tourisme pour soutenir l’économie de cette région reculée.

Si le Chili est parvenu à développer le tourisme vers Punto Arenas qui est accessible par avion et offre, comme Ushuaïa, des possibilités de croisières, les provinces d’Ultima Esperanza et d’Aysén restent peu fréquentées. Ainsi, le parc Bernardo O’Higgins accueille moins de 30 000 visiteurs par an bien qu’il abrite, comme son voisin argentin, des glaciers spectaculaires, dont le Pío XI. Visible au nord-ouest de l’image principale, ce glacier situé sur le versant occidental du champ de glace est le plus vaste d’Amérique du Sud et son front forme un gigantesque mur de glace de 75 mètres de haut. Mais sa situation, tout au fond du fjord Eyre, implique pour le contempler, une excursion en bateau depuis Puerto Natales ou Puerto Montt. Ainsi, l’isolement a certes permis de préserver des sites et des paysages d’une formidable valeur scénique, mais il pénalise aujourd’hui leur mise en tourisme.

La Patagonie : un confins du système touristique mondial (F. Bourlon)

La Patagonie reste donc, selon l’expression de Fabien Bourlon, « un confins du système touristique mondial ». Les difficultés logistiques contraignant les déplacements, surtout du côté chilien, en font une destination onéreuse qui attire principalement des croisiéristes et des éco-sportifs fortunés en quête d’un « tourisme alternatif expérientiel ». Or cette clientèle est en majorité issue de foyers émetteurs éloignés (Europe occidentale, Amérique du nord, Australie et Chine) et les flux se concentrent pendant l’été austral, de décembre à février, car la violence des aléas météorologiques hivernaux limite l’accessibilité de la région.

Fabien Bourlon souligne néanmoins qu’il s’agit « d’une configuration géo-touristique parfaite pour observer l’émergence de nouveaux paradigmes récréatifs » et « la mise en action de formes touristiques innovantes » comme le tourisme scientifique, qui se satisfait d’un faible niveau d’équipement et d’infrastructure, et que l’on retrouve par exemple en Amazonie.

Le développement par le tourisme : de nouvelles tensions multiscalaires

L’espace dévoilé par l’image satellite est l’un des moins pollués au monde néanmoins, la fréquentation touristique croissante, présentée comme une panacée pour le développement régional, risque de mettre en péril la conservation du site et alimente des tensions à plusieurs échelles.  

A l’échelle du parc des glaciers tout d’abord, les autorités peinent à trouver le juste équilibre entre valorisation économique et impératif de conservation du site. A l’exception du tourisme, les activités productives et l’occupation humaine sont interdites au sein du parc et la construction d’infrastructures limitée. Cependant, les enjeux économiques liés à l’exploitation touristique des glaciers sont tels que, des dérogations sont possibles. Ainsi en 2019, le gouvernement argentin a permis par décret, la construction de nouvelles passerelles pour sentiers et des aménagements de points de vue. Il s’est par la suite rétracté et, afin de préserver le secteur du glacier Moreno, fragilisé par les randonneurs, la fréquentation est désormais planifiée et limitée au moyen d’un système de réservation.

A l’échelle régionale, bien que l’attractivité touristique du parc naturel soit présentée comme une opportunité d’emploi pour les locaux, elle s’accompagne parfois de conflits d’usage. Certaines zones du parc sont affectées par le surpâturage, notamment la péninsule Avellaneda et la baie d’Onelli (zoom 2.1), qui abritent du bétail errant. Pour résoudre ce problème, les autorités du parc proposent des accords prévoyant la reconversion des fermes d’élevage (estancia) situées à proximité, en lieux d’accueil pour les touristes. En outre, depuis l’ouverture d’un aéroport en 2001, la bourgade d’El Calafate (zoom 3.1), base logistique du parc et point de départ des circuits, a vu tripler sa population pour atteindre 21 000 habitants. Mais, pendant la haute saison, les habitants souffrent parfois de pannes d’électricité ou d’eau, en raison de la pression exercée sur les infrastructures.

Enfin, à l’échelle macro-régionale, la question du bien-fondé de la valorisation économique de la Patagonie, même à des fins touristiques, fut l’objet d’un conflit entre le gouvernement chilien, certains habitants et le milliardaire écologiste américain Douglas Tompkins. En effet, dans les années 2000, le créateur de la marque de vêtements outdoor The North Face acquit avec d’autres « éco-barons » près de 800 000 hectares en Argentine et au Chili, notamment dans la région d’Aysén pour restaurer les écosystèmes naturels et favoriser leur « réensauvagement ». Ces aires protégées privées visaient à sanctuariser un environnement exceptionnel ayant, selon Tompkins, une valeur intrinsèque qui justifiait de les soustraire à toute influence humaine.

Cette approche écologiste radicale, qui plus est portée par un acteur étranger, était à l’opposé de la mentalité pionnière dominant dans la région et son action suscita bien des critiques. Mais en 2017, fidèle à la tradition philanthropique américaine, sa veuve, Kristine McDivitt Tompkins, fit don de 400 000 hectares à l’Etat chilien, lequel s’emploie désormais à les connecter avec d’autres espaces protégés publics pour former un corridor de biodiversité sur plus de 2 000 kilomètres de Puerto Montt au Cap Horn.

Ainsi, l’articulation des espaces naturels conservés à des fins touristiques, avec les territoires où ils s’insèrent, n’est pas toujours aisée et plus généralement, la compatibilité des trois volets du développement durable suppose toujours à l’échelle locale des dosages complexes.

Changement climatique et accélération de la fonte des glaciers patagons   

Loin d’être seulement des sites touristiques d’exception, les glaciers jouent un rôle essentiel dans les équilibres écosystémiques or ils sont aujourd’hui fragilisés par le changement climatique. Une étude parue dans la revue Nature en avril 2021 rend compte de l’accélération, ces vingt dernières années, de la fonte des glaciers sous l’effet du changement climatique. A l’aide de l’imagerie satellite, les glaciologues ont établi une cartographie précise des 220 000 glaciers que compte la planète et comparé leur évolution entre 2000 et 2019.

Il en ressort que la fonte des glaces dans les Andes s’intensifie, probablement sous l’effet conjoint de la hausse des températures et de la baisse des précipitations. Le volume de glace perdu chaque année dans la Cordillère est de l'ordre à 23 gigatonnes, soit un amincissement annuel des glaciers de 0,85 mètre depuis l'an 2000. Les plus touchés sont les glaciers des Andes du Sud, en Patagonie donc, qui ont perdu en épaisseur 1,18 mètre par an entre 2006 et 2016, devant les glaciers andins tropicaux (Bolivie, Equateur, Pérou) caractérisés par une perte annuelle de 1 mètre. Le record mondial de fonte revient au glacier HPS-12 qui s’est aminci de 44 mètres par an entre 2000 et 2018 !

Sur l’image principale, on le repère à sa forme courbe et l’on peut constater que son recul dessine progressivement un nouveau fjord. A contrario, le glacier Pío XI (image principale) et le glacier Perito Moreno (zoom 2. 1) font partie des très rares glaciers qui avancent, pour des raisons mal élucidées. Comme le souligne le rapport spécial du GIEC sur « les océans et la cryosphère dans le contexte du changement climatique » paru en 2019, cette accélération de la fonte des glaciers, notamment ceux des Andes, contribue à l’élévation du niveau des mers.

Vers « la politisation » des glaciers en Argentine et au Chili

En Argentine comme au Chili, les glaciers sont menacés par le changement climatique mais aussi, pour ceux qui se trouvent hors des aires protégées, par le néo-extractivisme. Des collectifs de militants sont parvenus à imposer cette question dans le débat politique depuis la fin des années 2000, mais dénoncent des failles dans les dispositifs législatifs existants.

Argentine : la Loi nationale sur les Glaciers

L’Argentine est théoriquement plus avancée que le Chili car elle s’est dotée en 2010 d’une loi nationale sur les glaciers (Ley Nacional de Glaciares) qui définit un régime de normes minimales de préservation des glaciers et du milieu périglaciaire. Mais dans la pratique, cette loi n’est pas toujours bien appliquée. Les provinces de l’Argentine - qui est un Etat fédéral, font valoir qu’elles détiennent la souveraineté sur les ressources naturelles présentes sur leur territoire, pour contourner une loi qui risque d’entraver leur développement économique en limitant les activités minières.

En 2008, la présidente argentine Cristina Kirchner avait cédé à ces arguments économiques et opposé son véto à une première version de la loi permettant ainsi à l’entreprise canadienne Barrick Gold de lancer en 2009, l’exploitation des gisements aurifères de Pascua Lama situés dans des glaciers transfrontaliers du nord du Chili (région d’Atacama) et de l’Argentine (San Juan).

De nouveaux enjeux chiliens : 80 % des glaciers dans des aires protégées

Contrairement à son voisin argentin, et malgré un débat qui dure depuis 15 ans, le Chili ne dispose pas d’une loi spécifique à la protection des glaciers et ce, alors même qu’il est le pays d’Amérique latine qui en compte le plus. Depuis 2005, six projets de loi ont été proposés au Parlement sans jamais être adoptés en raison du poids économique et politique du secteur minier. Cependant, plus de 80 % des glaciers chiliens se trouvent dans des aires protégées et bénéficient de ce fait d’une protection indirecte. En outre, la législation chilienne en matière d’environnement prévoit que les activités risquant d’altérer significativement les caractéristiques d’un glacier soient soumis à une évaluation environnementale.

Mais cette législation ne semble pas toujours assez protectrice comme en témoigne le conflit socio-environnemental qui a entouré la construction de la mine bi-nationale de Pascua Lama évoquée précédemment. Le Service d’Évaluation environnementale chilien avait donné son accord à ce projet avant de constater, quelques années plus tard, le déversement, dans les rivières, d’eaux contaminées par des solutions au cyanure. A la suite d’une bataille judiciaire, l’exploitation de la mine a été interdite et l’entreprise Barrick Gold a dû s’acquitter en 2018 d’une amende de plusieurs millions d’euros.

Cette décision de la justice chilienne a bien sûr été saluée par les organisations de défense de l’environnement mais elles déplorent les pollutions constatées et continuent de réclamer l’adoption d’une loi qui soit spécifique à la protection des glaciers. En attendant, pour accroître la pression sur le gouvernement et sensibiliser l’opinion publique à cette cause, l’ONG Greenpeace au Chili a résolu d’exploiter le vide juridique entourant les glaciers pour en revendiquer la souveraineté dans le cadre d’une micro-nation créée en 2014 et baptisée « la République Glaciaire ». Une opération de communication qui pour l’instant n’a pas suffi à changer la donne.

Zooms d’étude

Zoom 1. La région du Lac Viedma : un espace exceptionnel
de hautes montagnes

Zoom 1.1. La zone de contact

Sur cette image satellite prise au début du mois de mai, on peut observer le versant oriental du champ de glace patagon d’où s’écoulent une série de glaciers qui alimentent trois lacs parallèles, étirés d’ouest en est, et séparés par de larges reliefs tabulaires basaltiques (mesas ou mesetas) : les lacs O’Higgins / San Martin au nord, le lac Viedma au centre, puis le lac Argentino au sud. Ces deux derniers lacs sont interconnectés par le rio La Leona, qui conduit les eaux du Viedma vers l’Argentino, dont il est le principal tributaire, tandis que le lac Argentino alimente, quant à lui, le rio Santa Cruz, qui rejoint l’Atlantique, après avoir traversé les mesas patagonicas.

Au centre de l’image, on observe dans le prolongement du lac Viedma, une vaste plaine d’épandage, délimitée par un ensemble complexe de moraines frontales, et ponctuée de matériel détritique. Les géomorphologues ont notamment identifié, à l’extrémité orientale du lac, un champ de drumlins, soit de petites collines qui sont le reliquat de l’ancienne moraine de fond du glacier.

Ce paysage, caractéristique de l’érosion glaciaire, rappelle qu’il y a 20 000 ans, les glaciers andins s'étalaient loin aux pieds de la Cordillère, jusque dans les pampas. Aujourd’hui, les principaux glaciers visibles sur l’image sont, du nord au sud : le glacier O’ Higgins, le glacier Viedma, le glacier Upsala et enfin le glacier Perito Moreno. Tous sont en recul, à l’exception notable du Perito Moreno.


Repères géographiques

Zoom 1.2. Le glacier Viedma : un des grands glaciers andins

Cette image est centrée sur le glacier Viedma, lequel recouvre un volcan dit sub-glaciaire, dont la dernière éruption remonte à 1988. Les cendres, alors déposées à la surface du glacier, se déversèrent en un flot de boue dans le lac Viedma, dont la turbidité explique le gris-bleu laiteux des eaux qui contraste avec les nuances céruléennes des autres lacs.  

L’image permet d’identifier les différentes parties du glacier. On peut repérer dans l’extrémité nord-ouest, une partie de la zone d’accumulation tandis qu’un piton rocheux, le nunatak Viedma, visible au centre-ouest, marque le début de la zone d’ablation. Cette dernière s’écoule de la Cordillère sous la forme d’une langue glaciaire, étirée sur plus de 60 km. Les stries noires visibles dans sa partie nord sont des moraines latérales et centrales. Enfin, le glacier se rétrécit entre le Cerro Huemul et le Cerro Campana, avant de plonger dans le lac Viedma où il dessine un front monumental, large de 1 250 mètres et haut de 50 mètres.


Repères géographiques

Zoom 1.3. Le front du glacier Vidma au contact avec le lac : un haut lieu touristique

Ce troisième zoom offre enfin un gros plan spectaculaire sur la partie terminale du glacier Viedma dont on peut observer qu’elle apparaît froncée. En effet, sous l’effet de la gravité et de son propre poids, le glacier se déplace et se déforme avec une certaine plasticité, cependant dans sa partie terminale, il a tendance à se fissurer pour former d’imposants séracs, qu’il vêle avec régularité dans les eaux du lac. Cela signifie que des pans entiers du front du glacier s’effondrent avec des grondements sonores qui contribuent à la féérie du site. Les icebergs et les débris qui résultent de ce vêlage s’accumulent ensuite contre la paroi rocheuse, visible à l’est de l’image, qui semble former un verrou glaciaire.

Il est possible de longer cette majestueuse muraille de glace en bateau et les touristes recherchent ce spectacle, exceptionnel à l’échelle de la planète. En effet, les glaciers s’élèvent généralement à plus de 2 500 mètres d’altitude, mais ceux de la province de Santa Cruz ont la particularité de se situer entre 1 500 et 200 mètres, ce qui permet de les contempler plus aisément.

Cette image du fornt du glacier de Viedma a été prise par un satellite Pleiades le 7 mars 2019. Il s’agit d’une image en couleur naturelle, de résolution native à 0,70m, ré-échantillonnée à 0,5m. En savoir plus

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Repères géographiques

Zoom 2. La région de l’Upsala Glacier

Zoom 2 .1. : Un espace englacé entre Chili et Argentine

Cette image donne à voir l’ensemble des glaciers émissaires du champ de glace patagon qui s’écoulent dans le lac Argentino. Tous sont transfrontaliers : leurs zones d’accumulation se situent au Chili, tandis que leur zone d’ablation se trouvent en Argentine. Les deux plus célèbres sont le glacier Upsala, à l’extrémité nord de l’image et le glacier Perito Moreno, à l’extrémité sud, lesquels encadrent une série de plus petits glaciers (Agassiz, Onelli, Spegazzini, Ameghino).

La partie occidentale du lac, révélée par l’image, est façonnée en de multiples bras, délimités par la péninsule d’Avellaneda et la péninsule de Magellan, cerclées de larges dépôts morainiques. La coloration des eaux varie du bleu-vert, dans la partie orientale du lac, au gris plomb à la proximité immédiate des glaciers car le panache de sédiments qu’ils transportent augmente la turbidité des eaux.


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Zoom 2.2. La partie terminale de l’Upsala Glacier

Cette image offre un gros plan sur le glacier Upsala, situé au niveau du bras nord du lac Argentino, et met en valeur ses dimensions imposantes. Bien qu’il soit en recul, il reste le plus vaste glacier du parc naturel et affiche une longueur de 50 kilomètres pour une largeur de presque 10 kilomètres. On peut observer sur cette image trois petits glaciers tributaires (Murallón, Cono, Bertacchi) qui confluent avec le glacier principal. Le bras du lac dans lequel s’écoule le glacier a été formé lors du retrait de ce dernier (lac proglaciaire) si bien que les roches étirées au centre de l’image sont une ancienne moraine latérale. Malgré la couverture nuageuse, à l’est de l’image, on devine un paysage labouré par l’érosion glacière et de nombreux petits lacs de surcreusement.


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Zoom 3. Le Parc National des Glaciers chilien et la zone méridionale

Zoom Z3.1. Les dynamiques glaciaires d’écoulement dans partie méridionale du Parc National des Glaciers

Cette image révèle l’intégralité du lac Argentino ainsi que ses multiples bras façonnés par l’érosion glacière. Elle est centrée sur le glacier Perito Moreno qui constitue une formidable exception car, malgré des oscillations, il avance d’environ deux mètres par jour (700 mètres par an) ! Ainsi, il rejoint la péninsule de Magellan pour former un barrage naturel qui isole le bras Rico du reste du lac Argentino. En conséquence, le niveau des eaux du bras Rico monte et travaille le glacier qui finit par céder sous la pression et se rompre au bout de quelques années. Le vaste front du glacier, de 5 000 mètres de long pour 60 mètres de haut est donc en déplacement constant.


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Zoom 3.2. Le Parc Naturel Torre del Paine au Chili

Le territoire dévoilé par cette dernière image est situé immédiatement au sud du lac Argentino, mais il se trouve au Chili, dans le Parc Naturel Torre del Paine, et non en Argentine. Il doit son nom au massif des Paine, visible au centre de l’image, qui compte une série de trois pics granitiques (Torres) alignés, qui s’élèvent respectivement à 2 600 mètres pour la Torre Norte, 2 800 mètres pour la Torre central, 2 850 mètres pour la Torre Sur.

Mais le principal sommet du parc est le Paine Grande qui culmine à 3 050 mètres. Le massif est recouvert de glaciers qui sont cependant en régression, tout comme les deux autres gros glaciers visibles dans la partie occidentale de l’image, les glaciers Grey et Tyndall, qui alimentent au fur et à mesure de leur fonte, deux lacs proglaciaires aux eaux couleur de plomb.


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D’autres ressources

Sources et bibliographie :

Lorena Bottaro, Marian Sola Álvarez, « La politisation des glaciers en Argentine : une analyse de l’application de la loi nationale sur les glaciers (2010) », Cahiers des Amériques latines 82, 2016

Fabien Bourlon, « Dynamiques territoriales des confins touristiques de nature : une lecture par les formes de développement en Patagonie chilienne », Thèse de géographie, Université Grenoble Alpes, 2018

Fabien Bourlon, Philippe Bourdeau, Franck Michel y Gabriel Inostroza, « Le tourisme scientifique, un après-tourisme en Patagonie ? », Etudes caribéennes 37-38, 2017

Samuel Depraz, « Protéger, préserver ou conserver la nature ? », notion à la une de Géoconfluences, avril 2013

Dussaillant, I., Berthier, E., Brun, F. et al., « Two decades of glacier mass loss along the Andes », Nature Geoscience 12, 2019

Bernard Francou, Christien Vincent, Les glaciers à l’épreuve du climat, IRD Editions, 2017

Hernan Escobar Zamora, « La Patagonie chilienne, du front pionnier à l’ouverture internationale. Enjeux de gestion territoriale dans la région d’Aysén », Géoconfluences, 2012

Hugonnet, R., McNabb, R., Berthier, E. et al., « Accelerated global glacier mass loss in the early twenty-first century », Nature 592, 2021

Franck Michel, « Une destination « non touristique » à la mode : la région d’Aysén, en Patagonie chilienne », Etudes caribéennes 30, 2015

Sébastien Velut, « Argentine – Chili : Une si longue frontière », Confins n°7, 2009

Charlie Buffet, « Cerro Torre, le sommet du mensonge », Le Monde, 8 mai 2006

Sites internet :

Site de Greenpeace, Chili : https://www.greenpeace.org/chile/involucrate/glaciares/

Site du parc naturel des Glaciers : http://www.losglaciares.com/es/parque/index.html
 
Site de l’UNESCO : https://whc.unesco.org/fr/list/145/

Contributeur

Clémence Cattaneo, professeure de Chaire supérieure, lycée Thiers, Marseille

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